Son porte-parole parle d'un "redéploiement" de ses troupes hors de la capitale Tripoli, qu'il a désespérément tenté de conquérir depuis le 4 avril 2019. Fin de partie dans l'ouest de la Libye pour les troupes du général Khalifa Haftar, bras armé des autorités parallèles de l'Est libyen, après la perte qu'elles ont essuyée hier matin dans leur dernier bastion à Tarhouna, où elles disposaient d'une base importante. "Nos forces héroïques ont étendu leur contrôle sur toute la ville de Tarhouna après avoir anéanti les milices terroristes de Haftar", à 80 km au sud de la capitale Tripoli, a annoncé le porte-parole des forces du Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU, Mohamad Qanounou, dans un communiqué, appelant les habitants de Beni Oualid, une autre ville stratégique sous contrôle des tribus locales à 170 km au sud-est de Tripoli, à ne pas laisser les troupes de Haftar se placer à l'intérieur des quartiers résidentiels. "Nous ne permettrons pas aux restes de gangs criminels fuyant Tarhouna et le sud de Tripoli de se cacher et de perturber la sécurité dans la ville de Beni Oualid, de Muzdah, de Nesma et ses environs", a ajouté dans un autre communiqué M. Quanounou, diffusé sur la page officielle de l'opération du GNA, Burkan al-Ghadheb (Volcan de la colère). "Notre bataille se poursuit toujours jusqu'à ce que nous étendions le contrôle de l'Etat sur tout le territoire de la Libye", a déclaré quelques heures plus tard le Premier ministre du GNA, Fayez al-Serraj, dans un communiqué. "Pas de renoncement dans l'application de la loi et de la justice contre tous ceux qui ont commis des crimes contre les Libyens", a-t-il ajouté. Cette victoire du GNA intervient deux jours seulement après la chasse aux troupes de Haftar à l'intérieur de l'aéroport international de Tripoli, désormais aux mains du gouvernement légitime, comme l'ensemble de la capitale libyenne d'où l'Armée nationale libyenne (ANL, est) a été contrainte de se retirer définitivement jeudi. Mais pour le porte-parole de l'ANL et bras droit de Khalifa Haftar, Ahmed al-Mesmari, il ne s'agit nullement de défaite. "C'est une initiative humanitaire destinée à arrêter l'effusion de sang du peuple libyen", a-t-il affirmé, évoquant un "redéploiement" après "l'acceptation du commandement militaire de participer au comité militaire sous l'égide de l'ONU", ont rapporté les médias libyens. Appuyé par la Turquie, le GNA a réussi d'abord à libérer la partie ouest de Tripoli, frontalière avec l'Algérie et la Tunisie, quelques jours seulement avant le début du mois de Ramadhan, obligeant l'ANL à reculer plus à l'est et à décréter une "trêve humanitaire" que Fayez al-Serraj a rejetée, affirmant ne plus "faire confiance" à M. Haftar. Mercredi, la Mission d'appui de l'ONU à la Libye (Manul) a annoncé que les parties libyennes avaient accepté de se retrouver à Genève (en Suisse), dans le cadre du Comité 5+5, issu d'une résolution de l'ONU entérinant la déclaration finale de la Conférence internationale de Berlin du 19 janvier dernier. Mais les Libyens n'ont pas confirmé leur participation pour le moment et aucune date n'a été avancée par la Manul pour la poursuite du dialogue. Lyès Menacer