Le Mouvement du 5 juin a appelé de nouveau à un rassemblement de masse ce vendredi pour exiger la démission du chef de l'Etat. Sous le feu d'une contestation inédite menée par un important mouvement, dirigé par l'imam Mahmoud Dicko, le chef de l'Etat malien, Ibrahim Boubacar Keïta, a tenté, dimanche soir, de rassurer en se disant prêt au dialogue avec ce mouvement (Mouvement du 5 juin) qui a récemment organisé un rassemblement de plusieurs milliers de personnes dans la capitale, Bamako. Dans un discours retransmis à la télévision publique, le président malien a appelé à privilégier la voie du dialogue et de la concertation pour une sortie de crise. "Ma porte est ouverte et ma main toujours tendue", a-t-il déclaré en annonçant qu'il rencontrera bientôt les figures de ce mouvement de contestation qui se propage déjà à plusieurs régions du pays. "Mon rôle est de prévoir les schémas de confrontations violentes qui ne feront le bonheur de personne. C'est pourquoi j'invite au dialogue et je me réjouis de la perspective de rencontrer bientôt les acteurs du mouvement dit du 5 juin. Car rien ne saurait être au-dessus du Mali", a ajouté le président malien, tout en renouvelant sa confiance à son Premier ministre, Boubou Cissé, qu'il vient de reconduire à son poste. Le président malien s'est dit, en outre, "attentif" aux contestations survenues après la publication définitive des résultats des élections législatives par la Cour constitutionnelle. "Les dernières élections législatives ont fait l'objet de graves contestations dans certaines parties du pays, il nous faut tirer toutes les leçons de ces crispations." "Ma porte est donc ouverte et ma main toujours tendue", a terminé le président du Mali. Selon plusieurs médias maliens, le Mouvement du 5 juin a multiplié cette semaines les appels à d'autres rassemblements de masse pour exiger la démission du chef de l'Etat. Plusieurs chefs religieux, hommes politiques et organisations de la société civile composent ce mouvement qui promet un grand rassemblement ce vendredi. Il remet en cause la gestion du dirigeant malien IBK, responsable, selon les contestataires, de la crise multidimensionnelle (insécurité, crise politique, dégradation de la vie socioéconomique) qui frappe le pays depuis 2012. Cette coalition est formée d'un mouvement ayant à sa tête l'imam Mahmoud Dicko, du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) qui regroupe des partis d'opposition dont le principal d'entre eux, Espoir Mali Koura (EMK), un mouvement de la société civile dirigé par le cinéaste et ancien ministre de la Culture Cheick Oumar Sissoko. Eminente figure religieuse et tenant d'un islam rigoriste, Mahmoud Dicko était un proche du président Keïta. Entré récemment en politique, il est devenu un critique virulent du pouvoir. Des acteurs de la communauté internationale dont l'ONU et la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont, ces derniers jours, joué les bons offices en rencontrant séparément MM. Keïta et Dicko. Karim Benamar