Résumé : Samira ne veut pas se séparer de sa fille. Houari la laisse faire ce qu'elle veut. Il explique à sa sœur que les femmes enceintes et accouchées ont souvent les hormones en ébullition. Ce n'est pas le moment de la contrarier. Au fil des mois, Narimène verra sa belle-sœur se connecter fréquemment pour montrer le bébé à Radia. Samira attendait de celle-ci d'être une grande sœur. Elle a hâte de les voir rentrer au pays. Narimène gardait un œil sur sa belle-sœur. Depuis qu'elle avait découvert l'album à photos, elle s'inquiétait pour sa santé mentale. Samira n'attendait plus d'être seule pour se connecter avec Nadia et Radia. Elle assistait à leurs échanges sans intervenir. Quand Narimène se retrouvait seule avec son frère, elle abordait le sujet, car elle se sentait concernée et responsable de sa nièce. -Les jours où elles se voient, elle passe de la joie à la tristesse. C'est trop ! Meriem pleure pour avoir un peu de son attention. J'ai mal au cœur, pour elles. Cela va durer jusqu'à quand ? Houari hausse les sourcils. Il préfère prendre les choses calmement. -Cela durera le temps de toute une vie, dit-il. L'amour qu'elle lui porte est trop fort pour leur nuire. Ne t'inquiète pas pour ça. -Mais Meriem grandit, elle a besoin de plus d'attention. -C'est un bébé qui s'adapte vite, dit Houari. Elle aussi s'est habituée à voir Radia. Elle ne bouge pas quand elles sont en face du PC. -C'est mauvais pour elle. Franchement frère, avec tout mon respect, je ne comprends pas pourquoi tu n'imposes pas de limites. -Je ne veux que son bonheur. Narimène, je te demanderais une seule chose. Prends soin d'elles. Pas un mot de ce qui se passe chez moi ailleurs. Narimène le lui promet. Ce que Houari ne lui dit pas, c'est qu'il garde un œil sur sa femme et sur sa messagerie. Samira semble sur ses gardes. À chaque échange avec Radia, si celle-ci se plaignait de la sévérité de sa mère adoptive, Samira lui conseillait de lui obéir au doigt et à l'œil. Radia grandissait et voulait jouer avec ses copines. Elle voulait être plus libre. "C'est ta mère, elle ne te veut que le meilleur. Grâce à elle, tu as une vie de rêve." Il se rendait compte qu'elle servait de médiateur. Elle comprenait que sa fille ait des envies et aussi le fait que Nadia ait peur pour elle. Radia pouvait avoir de mauvaises fréquentations. Elle est encore trop jeune pour voir que derrière tous ces interdits, il y a de la peur et de l'amour. Houari trouve un message que Samira lui a envoyé, plaidant un peu la cause de sa fille. "Pourquoi ne pas inviter ces copines à la maison ? Tu ferais leur connaissance et tu saurais qui elle peut fréquenter et qui elle doit éviter. C'est l'âge où on a envie de découvrir la vie, et dans la société où vous vivez, tout est permis. Il faut la laisser respirer un peu, tout en gardant un œil sur ses fréquentations. Mais cela ne serait possible que si tu les rencontres et que tu peux les avoir à l'œil chez toi. Ne prends pas mal mes conseils. Je n'aime pas savoir qu'il y a des tensions entre vous deux. Tu es sa mère et tu es la seule à voir le danger qui l'entoure. Je sais que tu préfèrerais souffrir et même mourir à sa place." Nadia lui répondait parfois par des messages vocaux, la remerciant pour son soutien et ces conseils. "Si tu avais été ici, je te l'aurais confiée. Tu es la seule personne à l'aimer autant que moi. Comme une mère. J'espère qu'on pourra se voir bientôt et qu'on passera du bon temps tous ensemble. Mais il faudra patienter encore un an ou deux." -Elle est bien dans sa tête, dit Houari à sa sœur. Elle l'aime. C'est tout. -Je vais bientôt finir ma formation. Je vais devoir rentrer à la maison, dit Narimène, un peu triste. Je ne peux pas passer ma vie ici. -Tu n'es pas bien avec nous ?, l'interroge-t-il. -Si. -Tu ne partiras pas d'ici, décide-t-il. Après ta formation, je te trouverai du travail. Sinon tu t'occuperas de ta nièce. Enfin, si tu veux, soupire-t-il. Je croyais que tu l'aimais.
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