Le débat sur la reprise du championnat des Ligues 1 et 2 fait rage. Sondés par la LFP à travers les rencontres organisées à l'Ouest et à l'Est, la plupart des équipes professionnelles ont plaidé pour l'arrêt des deux compétitions. Le président de la Ligue, Medouar, réunira lundi les clubs du centre du pays avant d'établir un rapport complet sur les trois rencontres régionales et surtout une synthèse des propositions des clubs. Ce rapport sera présenté le lendemain (mardi) à la réunion du bureau fédéral qui devrait trancher la question et faire une proposition concrète aux pouvoirs publics, seuls à même de fixer une date pour la reprise des activités sportives. Cependant, la démarche inclusive et "démocratique" de la LFP autour de cette question de l'avenir des compétitions est perçue par les observateurs comme une façon bien subtile pour Medouar de mettre le bureau fédéral devant le fait accompli, lui qui défend ouvertement ces derniers temps l'option de l'arrêt du championnat. Medouar chercherait donc à piéger la FAF en l'amenant à valider, bon gré mal gré, une solution consensuelle émanant de la base.
En toile de fond, la lutte Zetchi-Medouar Or, le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, n'est pas de cet avis, même s'il précise qu'il se soumettra à l'avis de la majorité après une large consultation auprès des acteurs du football national. "La meilleure option est de reprendre la compétition, mais dans le cas contraire nous allons choisir parmi les moins mauvaises solutions. Nous allons faire participer les clubs, qui sont un élément incontournable à la solution. Deux options se présenteront alors : arrêter le championnat en déclarant une saison blanche, ou bien arrêter le championnat avec le classement de la dernière journée (22e journée). La décision va pouvoir être validée par le bureau fédéral, mais il ne s'agit nullement d'une décision administrative", a-t-il ajouté. Avant d'enchaîner : "Nous allons inviter les clubs à décider à la majorité. Nous sommes dans un contexte démocratique, où il faut faire participer tout le monde à la décision. Ainsi, la majorité aura le droit d'exprimer sa décision, on va ensuite entériner ladite décision." Zetchi fait-il allusion à ce titre aux rencontres de consultation organisées par la LFP ou plutôt à une seconde consultation qui sera menée sous l'égide de la FAF, alors que c'est à la LFP qu'échoit réglementairement le rôle de gérer les compétitions ? Réponse mardi. En outre, dans le cas d'un arrêt du championnat, Kheireddine Zetchi a jeté un pavé dans la marre en s'autorisant un avis personnel qui a soulevé le courroux du CRB. "Dans le cas où l'option d'arrêter le championnat à la dernière journée serait prise, je ne considère pas qu'on doit déclarer un champion, parce que le championnat ne s'est pas terminé. Un champion est celui qui va au terme de la compétition, c'est-à-dire jusqu'à la 30e journée. Par contre, on va devoir désigner des représentants pour les compétitions africaines, et c'est à ce moment-là qu'il faudra tenir compte du classement avant l'arrêt de la compétition", a-t-il indiqué. Avant la suspension du championnat de Ligue 1 à la 22e journée le 16 mars dernier en raison du coronavirus, le CR Belouizdad occupait la tête du classement avec 40 points en plus d'un match en retard, devant l'ES Sétif et le MC Alger, qui comptent 37 points chacun, mais avec un match en moins pour le Mouloudia. Le CRB, le titre et la Liguedes champions Du coup, une question s'impose : si la FAF compte désigner de toutes les façons le CRB pour la Ligue des champions (avec le second du classement) en cas d'arrêt définitif du championnat, ne doit-elle pas également lui décerner le titre de champion (et de vice-champion pour le second) ?Il faut savoir en effet que pour participer à la Ligue des champions d'Afrique il faut être... champion (et vice-champion). Les avis divergent à ce propos. Les clubs ont fait des propositions dans ce sens qui seront, comme signalé plus haut, dans le rapport qui sera remis mardi au bureau fédéral. La FAF devrait du coup faire à son tour une proposition et ne pas se murer éternellement devant l'excuse des "prérogatives des pouvoirs publics". Il est clair en effet que l'actuel exercice 2019-2020 ne peut s'étirer continuellement, quitte à le reprendre au mois de septembre comme le prétendent certains. Les spécialistes de la méthodologie d'entraînement estiment que plus le temps d'inactivité est long (l'on est déjà à près de quatre mois), plus il est difficile de préparer une phase compétitive et cruciale (fin du championnat 2019-2020) où les enjeux sont énormes. Toutefois, il est plus facile naturellement, disent toujours les spécialistes, de préparer une nouvelle saison (2020-2021) où les enjeux au début ne sont pas si décisifs, puisque la saison est longue, après une longue période de repos actif. Ce sont du reste ces spécialistes de la méthodologie d'entraînement et les médecins qu'il convient d'écouter davantage.