Le ministre des Finances, Aymane Benabderrahmane, a réaffirmé, hier, la décision du gouvernement de ne recourir ni à l'endettement extérieur ni à la planche à billets. "Nous avons des marges que nous allons exploiter sans lésiner sur aucun moyen pour parvenir au financement du déficit et faire face aux besoins budgétaires de l'Etat", a indiqué le ministre des Finances, en marge d'une journée d'études sur la mise en œuvre de la réforme budgétaire, organisée au siège du ministère des Finances à Alger. Pour rappel, le déficit budgétaire, prévu dans la loi de finances complémentaire 2020, est estimé à 1 976,9 milliards de dinars, soit 10,4% du produit intérieur brut. Le grand argentier du pays ne donne aucune précision sur le type de marges dont dispose le gouvernement pour financer ce déficit. Néanmoins, il promet de réunir la presse, dans une quinzaine de jours, pour en parler. Interrogé sur le niveau de liquidités bancaires, l'ancien gouverneur de la Banque d'Algérie, soutient que celles-ci se trouvent "à un niveau acceptable". Le grand argentier du pays assure que "les banques peuvent octroyer des crédits" et que "les comités de crédit sont fonctionnels".Le ministre a rappelé que la réforme du système financier et bancaire constitue une priorité du président de la République et du gouvernement. Il évoque, notamment, la réforme de la gouvernance des banques "pour parvenir à un système bancaire moderne". Le ministre a indiqué que "la mise en place d'une nouvelle approche budgétaire appropriée et rénovée des finances publiques est aujourd'hui plus que nécessaire". Il a insisté sur "l'impératif de suivre et d'évaluer chaque dinar dépensé notamment sur le budget de l'Etat". La mise en œuvre de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF), explique le ministre, "permettra d'instaurer plus de transparence et donner plus de diligence aux différents responsables ministériels et d'organismes publics à l'effet de préparer leurs budgets sur un objectif triennal". Cela permettra, aussi, aux gestionnaires de maîtriser les flux budgétaires et à l'Etat de se projeter sur des espaces temporels plus conséquents et éviter d'être pris au dépourvu, à travers le caractère d'urgence donnée à certaines dépenses publiques, ce qui a engendré des réévaluations budgétaires qui ont impacté négativement le budget de l'Etat. La nouvelle approche et les nouveaux instruments de gestion budgétaire prévus par la LOLF se basent sur une logique de résultats qui confère désormais plus d'autonomie et de responsabilisation aux gestionnaires et consacrent les principes d'évaluation et de contrôle de performance. L'entrée en vigueur de la LOLF est prévue en 2023. Selon le directeur général du budget, 12 projets de décrets exécutifs d'application de la LOLF sont élaborés et sont transmis au secrétariat général du gouvernement, pour examen et conformité. "On a fait beaucoup de mauvaises dépenses", a-t-il relevé, soulignant la nécessité de changer de mode de gestion.