Le procureur de la République près le tribunal de Bouira a requis, hier, une peine d'un an de prison ferme et de 100 000 DA d'amende à l'encontre des 13 militants qui ont été arrêtés le 19 juin dernier par les forces de l'ordre alors qu'ils participaient à une marche organisée au chef-lieu de wilaya. Le procès des treize militants, dont sept ont été placés sous mandat de dépôt et accusés d'attroupement non armé et mise en danger de la vie d'autrui, a été ouvert dans l'après-midi d'hier sous une importante protection policière. Hormis le collectif des avocats de la défense et un nombre impressionnant de policiers, personne n'était autorisé à accéder à la salle d'audience qui a, également, été interdite aux correspondants de la presse nationale qui n'ont pu assister au procès. Les treize accusés ont été entendus par les magistrats pendant plus de deux heures. Les sept prévenus placés sous mandat de dépôt ont été entendus via le système de visioconférence. Quant aux six autres militants remis en liberté provisoire la semaine dernière, ils ont comparu devant le tribunal. Les plaidoiries du collectif des avocats de la défense ont débuté vers 15h 30. Un dispositif sécuritaire a été mis en place pendant toute la journée d'hier aux abords du tribunal. Le frère de l'un des détenus, Nabil Alloun, lui-même incarcéré à El-Harrach pendant plusieurs mois, a été interpellé par les forces de l'ordre à Bouira et relâché peu de temps après. Ainsi, l'activiste Adel Chibane, arrêté samedi dernier dans la commune de Chorfa, a été placé en détention provisoire par le tribunal de Bouira avant-hier. Dans la soirée de dimanche à lundi, des dizaines de jeunes de Chorfa ont pris pour cible la brigade de la Gendarmerie nationale en réaction à l'incarcération d'Adel Chibane, connu pour son activisme dans le Hirak.