Le personnel soignant de l'EPH Mohamed-Boudiaf de Bouira a protesté hier contre la dégradation des conditions de travail. Ils étaient des dizaines de paramédicaux et de médecins à répondre à l'appel lancé par la section syndicale (SAP) de l'hôpital pour un sit-in à 10h. Les protestataires se disent dépassés. "La direction de l'hôpital nous a obligés de sortir et de tenir ce rassemblement. Nous sommes dépassés par la pandémie. L'administration préfère faire la sourde oreille. Les infirmiers sont affectés au service Covid-19 sans être informés à l'avance ni préparés psychologiquement", a affirmé Triki Laref, responsable de la section du Syndicat national des paramédicaux (SAP). Ce syndicaliste a affirmé que le directeur de l'EPH a fermé les portes du dialogue et ne répond pas aux correspondances qui lui sont adressées par le syndicat depuis le mois de mars dernier. Une infirmière, qui a pris part à la protestation, a tenu à souligner que le risque de contamination au coronavirus est imminent dans les différents services. "Nous travaillons au service des urgences, nous sommes exposées au risque de contamination. Nous ne savons pas si le patient qui arrive est atteint de Covid ou pas. En plus de cela, nous sommes plusieurs infirmières qui allaitons", ajoute-t-elle. Le secrétaire général de la section syndicale a soutenu que si la direction de l'hôpital voulait renforcer le service Covid, elle n'aurait qu'à puiser dans d'autres structures de la santé. Pour le cas de l'EPH de Bouira, plusieurs services fonctionnent avec un effectif très réduit, notamment les urgences où le personnel travaille sous une énorme pression. Les soignants souffrent de burn-out. Une douzaine du personnel de l'établissement est atteinte de Covid-19, apprend-on des protestataires. Le syndicat a refusé de prendre part à une réunion avec le directeur de la santé de wilaya prévue lundi. Les membres du bureau syndical ont décliné l'invitation de la DSP considérée comme une manœuvre pour casser le sit-in. Sollicité pour donner sa version des faits, le directeur de l'EPH a refusé de recevoir la presse.