Le verdict du TAS de Lausanne dans l'affaire opposant l'USMA à la LFP sera dévoilé la semaine prochaine. En attendant, le PV de la réunion du bureau fédéral de la FAF, pièce maîtresse dans cette affaire, fait polémique. L'expert financier Mohamed Sellam, qui fait partie de l'équipe chargée de défendre le dossier de l'USM Alger au TAS de Lausanne en compagnie de l'ex-joueur Mohamed Hamdoud et l'avocat français Bonnet, a révélé hier dans une déclaration à Liberté que le verdict de l'affaire opposant l'USMA à la Ligue de football professionnel sera connu au plus tard la semaine prochaine. "Nous sommes vraiment confiants pour avoir gain de cause dans ce litige. Nous avons fait le nécessaire pour cet objectif", confie Mohamed Sellam qui a confirmé l'information révélée par Liberté concernant l'envoi par la FAF du PV de la réunion du bureau fédéral d'Ouargla : "La Fédération algérienne de football a effectivement envoyé le PV de la réunion d'Ouargla réclamé du reste par le Tribunal arbitral du sport de Lausanne. Dans le document envoyé par la FAF, le point ayant trait à la condition sine qua non que les clubs qui devaient prendre part aux matches retard durant les dates FIFA ne devaient pas compter de joueurs internationaux convoqués en équipe nationale. Ce qui était justement le cas de l'USMA avec la convocation d'Ellafi en équipe nationale de Libye, appelé pour disputer les deux matches amicaux respectivement contre le Maroc et la Mauritanie le mois d'octobre 2019. Cependant, le document envoyé par la FAF est parvenu au TAS après le 5 juin. Autrement dit, après l'audience du TAS qui a auditionné les parties concernées par cette affaire. Par conséquent, la défense de l'USMA a récusé le document envoyé par la FAF et considère que le TAS ne doit pas le prendre en compte." L'on s'interrge à ce titre comment cela se fait-il que cette condition disparaisse du jour au lendemain du PV de la réunion, alors que le premier responsable de la FAF avait bel et bien révélé l'existence de ce point lors d'une sortie médiatique. "Lors de la réunion du bureau fédéral de la FAF à Ouargla à la fin du mois de septembre dernier, le secrétaire général de la LFP nous avait demandé s'il était possible d'organiser les matches en retard du championnat durant les dates FIFA, sachant que la ligue avait cumulé au moins 10 matches de retard. Nous avons dit que la LFP pouvait le faire, à condition que les rencontres n'aient pas lieu dans la même journée où l'EN dispute son match international. Un membre du bureau fédéral (Larbi Oumamar, ndlr) avait ajouté qu'il fallait voir aussi si les clubs n'avaient pas de joueurs retenus dans les sélections nationales (nationaux et étrangers) pour ne pas se mettre en porte-à-faux avec le règlement du championnat et surtout celui de la FIFA. Nous avons ensuite laissé la liberté à la LFP d'organiser ces matches", avait assuré Kheireddine Zetchi. Et d'ajouter : "Cette précision est bel et bien inscrite dans le procès-verbal de la réunion du BF d'Ouargla." Le chargé de la communication de la FAF, Aboud Salah-Bey, avait également révélé à une chaîne télé qu'il avait "lui-même rédigé le PV qui évoquait cette condition de taille". Que s'est-il donc passé ? Le PV, dont on dit qu'il a été déchiré lors d'une prise de bec sur ce sujet entre Zetchi et Medouar, a-t-il été donc changé ? Pour rappel, le 30 septembre 2019, le bureau fédéral de la FAF avait tenu sa réunion statutaire à Ouargla. Lors de ce conclave, le représentant de la LFP (Medouar était absent) avait demandé l'autorisation à la fédération d'organiser des matchs en retard du championnat lors des dates FIFA. Les membres du BF avaient donné leur feu vert à condition que les équipes impliquées ne comptent pas de joueurs internationaux. Cependant, la FAF avait "omis" de mentionner cette condition dans le communiqué publié sur le site de la fédération qui a suivi cette réunion. Pis encore, le secrétaire général de la LFP, présent à la réunion du BF, avait également "oublié" de rappeler cette condition au président de la LFP, Abdelkrim Medouar, qui a préféré s'en tenir au communiqué officiel de la FAF. Même le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, n'a pas jugé utile de reprendre Medouar dans cette affaire, lors d'une rencontre entre les deux hommes à Blida à l'occasion d'un match de l'équipe nationale, le 4 octobre 2019, soit avant la rencontre en retard prévue pour le 12 octobre. Il a préféré laisser faire. Le jour de la rencontre, l'USMA décide donc de déclarer forfait arguant que le règlement du championnat 2019-2020 dans son article 29 stipule clairement que "le championnat de Ligue 1 s'arrête durant les dates FIFA..." Du coup, la commission de discipline de la LFP avait décidé de déclarer match perdu par pénalité pour l'USMA et la défalcation de trois points. Déboutée par la commission de recours de la FAF et le TAS d'Alger, l'USMA a décidé en janvier 2020 de recourir au TAS de Lausanne