Face à la flambée des contaminations à la Covid-19, les autorités sanitaires de la wilaya de Béjaïa ont été contraintes d'ouvrir de nouvelles structures extra-muros pour désengorger un tant soit peu certains hôpitaux publics dont les capacités d'accueil sont saturées. En effet, après l'ouverture d'un centre d'isolement pour les malades atteints du coronavirus au niveau du Château de la Comtesse, situé dans la commune d'Aokas, l'auberge de jeunes de la ville de Kherrata a été mise à contribution. D'une capacité de 20 lits chacune, ces deux structures transformées provisoirement en centres de confinement de personnes infectées par la Covid-19, sont dotées de moyens humains et matériels (personnel soignant, équipements médicaux, produits pharmaceutiques...) nécessaires. Le choix de ces deux établissements de jeunes n'est pas fortuit. Il est dicté par l'explosion du nombre de cas de Covid-19 dans la région est de la wilaya de Béjaïa, dont l'épicentre de cette pandémie est localisé dans la daïra de Kherrata, limitrophe de la wilaya de Sétif. L'établissement public hospitalier (EPH) de cette ville, située à l'extrême est de Béjaïa, compte, à lui seul, plus de 70 patients atteints de coronavirus, dont deux cas se trouvent en réanimation. Un autre foyer épidémique a été identifié ces dernières semaines à Amizour, chef-lieu de daïra situé à 25 km au sud-est de la cité des Hammadites, où on dénombré plus d'une trentaine de malades hospitalisés à l'EPH de Boukhalfa. Là aussi, on trouve des patients issus des communes du nord sétifien, telles que Bouandès, Béni Mohli, Béni Chebana, Béni Ouartilane... Selon un responsable de la direction de la santé et de la population (DSP) de Béjaïa, "la situation est pour le moment maîtrisable, mais les signes d'épuisement professionnel, appelé burn-out, commencent à se faire sentir chez le personnel soignant qui travaille d'arrache-pied depuis quatre mois". Et afin de permettre à ces professionnels de la santé de s'offrir un congé de détente durant cette saison estivale, notre interlocuteur nous fera savoir que la DSP de Béjaïa envisage de faire appel aux praticiens et autres paramédicaux exerçant aussi bien dans le secteur privé ou qu'au niveau des organismes publics, tels que les centres médico-sociaux, les unités de dépistage et de suivi, les œuvres universitaires...