Des centaines d'enseignants et de doctorants algériens sont bloqués dans plusieurs pays étrangers, dont la France, l'Espagne, la Roumanie, la Turquie, la Malaisie, la Grande-Bretagne, le Portugal, la Belgique, l'Italie, les Emirats arabes unis, les Pays-Bas, le Canada, l'Egypte, la Tunisie et le sultanat d'Oman. Ces étudiants et enseignants qui n'ont pu regagner le pays pour cause de pandémie et de fermeture des frontières sont confrontés à un obstacle de taille : à la fin de leur formation, leurs bourses sont arrivées à échéance, ce qui les expose à la souffrance psychologique et économique, comme le souligne le syndicat des enseignants du supérieur (Cnes) qui a initié plusieurs demandes pour leur rapatriement. En réaction à cela, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS) a annoncé la décision de proroger les bourses de 164 enseignants et doctorants, retenus dans le cadre du Programme national exceptionnel (PNE) promotion 2018-2019, et du programme de coopération algéro-français Profas, promotions 2018-2019 et 2019-2020, "à titre exceptionnel et avec effet immédiat, afin de pouvoir leur permettre de subvenir conjoncturellement aux besoins essentiels liés à leur séjour". Le département d'Abdel Baki Benziane a, dans un communiqué de presse, porté à la connaissance des boursiers émargeant à ces deux programmes et "dont les bourses sont arrivées à terme échu, durant cette période de pandémie, qu'il a été décidé de proroger leurs bourses à titre exceptionnel et avec effet immédiat, afin de pouvoir leur permettre de subvenir conjoncturellement aux besoins essentiels liés à leur séjour". Le MESRS précise que "cette mesure qui concerne 164 enseignants et doctorants et qui requiert un effort particulier vise à accompagner et à faciliter le séjour de nos boursiers dans les pays d'accueil, particulièrement durant cette conjoncture difficile". Commentant cette mesure, le syndicat des enseignants du supérieur (Cnes), dirigé par Abdelhafid Milat, a indiqué que "cette mesure du ministère de la tutelle, qui pourrait servir de solution temporaire, exclut, toutefois, d'autres catégories". Et de citer les bénéficiaires du programme de formation (PNE) au titre de l'année universitaire 2019-2020, et dont la plupart étaient en formation pour une période de 6 à 18 mois, ainsi que les enseignants en formation de "courte durée" et qui sont maintenant hors de la période de prise en charge et en souffrance depuis 5 mois. Aussi, pour ces enseignants chercheurs exclus de la prolongation de la bourse, le Cnes réitère la demande de leur rapatriement, en particulier ceux des pays voisins comme la France. Interrogé au sujet du total des universitaires bloqués à l'étranger, Sadoudi Chadli, chargé de communication au Cnes, a d'abord souligné l'intérêt accordé par le ministère de tutelle à la question, pour ensuite indiquer que le chiffre de 164 étudiants cité dans son communiqué est en deçà de la réalité car, il ne concerne que ceux relevant de la convention algéro-française. Il a estimé qu'il y aurait "une moyenne de 10 enseignants et étudiants pour chacune des 100 universités du pays qui sont allés en formation de courte durée, au mois de février et début mars, et qui se retrouvent coincés à l'étranger", pas seulement en France, mais aussi en Amérique du Nord et en Jordanie qui n'ont pas été cités.