Face à la gravité de la situation, le wali a décidé de reconfiner neuf communes, les plus touchées par la pandémie, et de fermer les marchés hebdomadaires, les centres commerciaux, ainsi que les points de vente de cheptel. La situation épidémiologique inquiète depuis des semaines la population aux quatre coins de la wilaya de Biskra où chaque jour qui passe apporte son lot de décès. En effet, après les 26 décès survenus vendredi à Biskra et à Sidi Okba, hier encore, au moins 12 patients ont rendu l'âme à Biskra, a-t-on appris de sources hospitalières. "Ce n'est un secret pour personne, il y a des centaines de cas positifs au coronavirus, dont des cadres de l'exécutif de wilaya. Et des dizaines de cas de décès aussi. Ce qui confirme ces statistiques, ce sont ces nombreuses inhumations qui ont lieu quotidiennement et organisées suivant les mesures d'enterrement des victimes Covid", ajoutent nos sources, précisant que "les cimetières d'El-Boukhari et de Laâzilet, pour ne citer que ces deux-là, témoignent de la gravité de la situation". Et le plus inquiétant à Biskra, c'est que le coronavirus s'en prend à des familles entières. Le célèbre prosateur et poète de Biskra, Djemouaï Enfif, est décédé, avant-hier, après avoir perdu son père et son frère. Contactée par Liberté, une source hospitalière, en contact permanent avec les patients victimes de cette pandémie, nous déclare : "Nous avons toujours à l'hôpital Hakim-Saâdane les membres d'une même famille, mais maintenant, nous n'admettons que les cas présentant des formes graves, et parfois, nous n'avons plus de places. Nous sommes donc dans l'obligation de les transférer à Tolga, ou à Zeribet El-Oued, selon la disponibilité des places." Pour ce qui est des services de la DSP, ces derniers affichent dans leur dernier bilan un total de 23 nouveaux cas positifs, portant à 228 le nombre des cas de contamination. "C'est la prise en charge insuffisante, vu la pénurie de moyens matériels et humains, qui est toujours à l'origine de tous ces décès. L'hôpital enregistre un manque criant en personnel, nous ne pouvons pas exercer notre devoir comme il se doit, il est impossible de s'occuper de tous les malades en raison du manque d'effectifs", relate, avec regret, une des soignantes de l'hôpital Hakim-Saâdane, laquelle évoque également le problème de l'insuffisance d'oxygène. L'état lamentable de cet établissement sanitaire a, entre autres, été une des raisons qui a poussé le personnel paramédical à observer, pour la troisième fois, un sit-in avant-hier devant le siège de la wilaya. "Nous dénonçons ces conditions de travail dans lesquelles nous exerçons notre métier, le manque de personnel nous empêche de mener à bien notre mission, nous ne pouvons plus travailler dans ces circonstances, nous sommes épuisés... J'invite ces citoyens qui nous accusent à tort de négligence envers les malades de venir nous voir, de s'enquérir de nos conditions de travail. Nous manquons de personnel", nous déclare un infirmier. Face à cet état de fait, beaucoup de voix s'élèvent, plaidant pour l'exploitation d'autres lieux appropriés pour admettre les centaines de cas positifs. Soulignons que face à la gravité de la situation, le wali a décidé de reconfiner neuf communes les plus touchées par la pandémie, à savoir Tolga, Doucen, Ouled Djellel, Sidi Khaled, Biskra, Chetma, Sidi Okba, Aïn Naga, Zeribet El-Oued. Il a également été décidé, dans ce contexte, la fermeture des marchés hebdomadaires, des centres commerciaux, ainsi que des marchés et points de vente de cheptel. Le respect des mesures de prévention est désormais obligatoire, notamment le port du masque.