Le 55e Congrès ordinaire de la Fédération internationale de football (FIFA), qui s'est achevé lundi à Marrakech, a permis la création d'un groupe de travail chargé de trouver les remèdes aux différents maux qui touchent le football afin d'assurer son avenir. Les sujets de satisfaction sont pourtant nombreux à la FIFA, à l'image des finances (résultat net positif de 102,3 M EUR en 2004) ou d'une Coupe du monde en Allemagne (9 juin - 9 juillet 2006) qui s'annonce d'ores et déjà comme une réussite, en témoigne le succès de la billetterie. Et le président de la FIFA, le Suisse Joseph Blatter, n'a pas manqué de le souligner au cours du congrès, le premier de la FIFA à se tenir sur le continent africain, qui a également vu l'institution s'enrichir des 205e et 206e membres, avec le Timor oriental et les Comores. Le signe d'un sport véritablement universel qui, selon M. Blatter, touche 1/6e de la population mondiale. “Notre mouvement marche bien, à tous les points de vue”, a-t-il expliqué, avant de citer, pêle-mêle, “l'organisation des matches, l'œuvre éducative, l'émotion que procure le football et la solidarité dont témoigne la création d'un fonds pour les victimes du tsunami en Asie”. “On peut être fiers et satisfaits”, a-t-il ajouté. “Défis” Pour autant, le président de la Fédération internationale n'a pas manqué aussi de relever les “défis” qui attendent le football. Car si, globalement, le temps tend au beau fixe, de nombreux nuages se sont amoncelés à l'horizon. Qu'il s'agisse des affaires de corruption et de paris (affaire Hoyzer en Allemagne), des problèmes engendrés par la multipropriété de clubs, de l'ingérence politique dans de nombreuses fédérations ou de la montée en puissance de la sphère professionnelle, via les ligues et, plus encore, le G14 (groupement de 18 des plus puissants clubs européens), Joseph Blatter a désigné le danger. Aussi a-t-il proposé au congrès, qui l'a aussitôt acceptée, la création d'un groupe de travail, d'une “task force” qui aura “pour mission de s'attaquer aux problèmes actuels du football moderne” et qui “relèvera directement du Comité exécutif”. La FIFA, dont les ressources viennent quasi-exclusivement d'une compétition organisée tous les quatre ans, la Coupe du monde, est sûrement à une période charnière de son histoire et de son développement, tant le monde professionnel et les clubs se montrent de plus en plus réticents à l'encontre des sélections. Ainsi, le G14 n'a pas été ménagé par M. Blatter, furieux, notamment, de la plainte que celui-ci a déposé, conjointement avec le Sporting de Charleroi (1re div. belge), contre la FIFA, pour abus de position dominante dans le cadre de la mise à disposition de joueurs pour les équipes nationales. Autre sujet à polémique, le dopage et les relations avec l'Agence mondiale antidopage (AMA) ont également été au centre des débats. Après plusieurs mois de polémiques avec Richard Pound, président de l'AMA, Joseph Blatter a assuré que les textes de la FIFA étaient désormais en harmonie avec ceux du Code mondial antidopage. Pour autant, le flou persiste en ce qui concerne la question des sanctions pour les cas graves de dopage — le code impose deux ans de suspension avec la possibilité de faire appel —, un point qui constituait la principale pomme de discorde entre la FIFA et l'AMA. Sur ce sujet, assurant que la FIFA faisait “le maximum”, Joseph Blatter n'a dit pas craindre un éventuel recours de l'AMA devant le TAS.