Les dernières pluies ont “réveillé” l'oued de la localité d'El-Hamiz, distante de moins de 30 km de la capitale. Dans la nuit de jeudi à vendredi, l'oued était en crue, démolissant une baraque sur son passage et entraînant des inondations dans les 250 constructions précaires du bidonville, situé non loin du pont. Devant l'indifférence des autorités locales, la population masculine et juvénile a alors décidé de barrer la route nationale menant vers Rouiba, après la prière du vendredi. La route était toujours coupée en fin d'après-midi, malgré la présence des gendarmes sur les lieux. “On a barré la route pour attirer l'attention de tout le monde sur nos souffrances”, a déclaré un des habitants, en se demandant s'il y a “des Algériens et des sous-citoyens” en Algérie. Au cours de la discussion avec les sinistrés, nous avons appris que nombreux parmi eux se sont installés dans le lit ou sur le bord de l'oued, à partir de 1996, pour “fuir le terrorisme” ou pour se rapprocher de leur lieu de travail, venant ainsi de plusieurs wilayas du pays (Chlef, Bouira, M'sila, Médéa, etc.). Certains auraient même bénéficié de “lots de terrain, eau et électricité”, mais les auraient abandonnés moyennant “une contrepartie financière”, en se réinstallant dans le bidonville. Beaucoup de personnes approchées ont déploré “le mépris” des représentants de l'Etat, revendiquant, pour la plupart, “un logement décent” et “un statut d'Algérien à part entière”. “Aidez-nous, nous vivons le calvaire avec ce froid et cet oued qui risque de nous emporter tous”, a résumé un père de famille. H. A.