Souvent les constructions illicites longent les lits des oueds l La menace est réelle. Des milliers de citoyens sont menacés par les crues des oueds à l'est, au centre ou à l'ouest d'Alger, et elles sont nombreuses à être gagnées par la panique à la moindre averse. Les points les plus vulnérables sont les cités bidonvilles construites à proximité des multiples cours d'eau qui traversent la capitale, à l'exemple de la commune d'El Harrach où plusieurs familles habitent, au péril de leur vie, à quelques mètres seulement de oued El Harrach. Une proximité menaçante due à l'augmentation du niveau de cet oued et son débordement fréquent en cette période de l'année. Les occupants des baraques sont conscients du danger mais n'ont pas où aller ! Dans la commune de Dar El Beïda, près de 8000 baraques ont été implantées dans le lit de oued El Hamiz, et à la moindre crue, des centaines de foyers sont inondés et les dégâts humains sont à craindre. Cette situation dure depuis des années, mais les autorités locales semblent dépassées par le phénomène. Pratiquement, la même menace est signalée dans la commune de Zéralda à l'ouest d'Alger. Bien que le nombre de baraques soit inférieur au site précédent, il n'en demeure pas moins que des dizaines d'habitants y logent depuis plusieurs années malgré les désagréments qu'ils subissent dès qu'il se met à pleuvoir. Le danger est présent également dans la localité de Sidi Youcef dans la commune de Beni Messous où les habitants sont continuellement sous la menace d'éventuelles crues de l'oued. A Réghaïa, est d'Alger, le bidonville El Kerrouche est coupé en deux par un oued dormant qui risque de reprendre son cours à tout moment et mettre la vie des habitants en danger. D'autres sites et cités de la capitale sont également exposés à cette menace, certains ont déjà subi la fureur de la nature mais sans que les autorités concernées interviennent pour éviter le pire. En fait, la seule solution envisageable consiste à reloger les habitants et déclarer ces endroits officiellement inhabitables. Actuellement, les efforts des responsables de wilaya se limitent à la sécurisation des centres urbains à travers la réalisation et l'entretien des réseaux de drainage et d'évacuation des eaux pluviales. Compte tenu du risque permanent d'inondations qui guette Alger, des responsables dans plusieurs communes ont acquis le réflexe d'effectuer des travaux de curage des avaloirs avant les premières pluies d'automne. Cependant, la problématique concernant les résidants dans les bidonvilles reste posée. Pourtant, leur nombre est important et constitue une partie inestimable des habitants de la capitale. Par ailleurs, force est de préciser qu'outre les cités bidonvilles, les habitations précaires présentent, elles aussi, une grande menace pour leurs occupants. D'ailleurs, plusieurs effondrements ont été enregistrés notamment à La Casbah et Bab El Oued, causant des pertes humaines. C'est dire que la saison d'hiver est synonyme de cauchemar pour des milliers d'Algérois.