Dans un exposé présenté à l'occasion des "Assises nationales sur la réforme fiscale", le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, a expliqué que la pression fiscale en Algérie n'est pas aussi élevée que certains voudraient le faire croire. Il a fourni des chiffres pour démontrer le caractère relativement modéré de la pression fiscale en comparaison avec d'autres pays voisins, soulignant qu'en dehors des hydrocarbures, la pression fiscale est "raisonnable", se situant autour de "18%", contre "25% en Tunisie". Aymen Benabderrahmane a ajouté qu'entre "2020 et 2023, la fiscalité va augmenter de 10% annuellement et devrait couvrir, à l'horizon 2023, 90% des dépenses de l'Etat". Le ministre est revenu également sur l'évolution de la fiscalité ordinaire au cours de ces dernières années, relevant qu'entre "2010 et 2019, les recettes de la fiscalité ordinaire et pétrolière ont augmenté de 4 202 milliards de dinars à 5 504 milliards de dinars, ce qui correspond à une croissance de 3,44%". Prise séparément, la fiscalité ordinaire s'était établie à "1 382 milliards de dinars en 2010 et à 2 986 milliards de dinars en 2019, soit une croissance moyenne de 12,9%". Il a, par ailleurs, insisté sur le fait que l'administration fiscale veut approfondir les débats sur la "nécessaire réforme" du système fiscal et qu'elle donne la parole aux "acteurs concernés". Le ministre a affirmé que "nous devons explorer toutes les pistes qui peuvent nous conduire aux solutions les plus appropriées en matière fiscale", ajoutant que notre système doit "se mettre à la page, innover et s'adapter" à la nouvelle politique économique. Ce dont il s'agit, c'est envisager une nouvelle approche basée sur "l'équité fiscale" et la "modernisation" des outils de recouvrement avec comme objectif sous-jacent de favoriser une "augmentation" de la fiscalité ordinaire. Dans ce chapitre, Aymen Benabderrahmane a souligné qu'une "amélioration" du système fiscal tient en trois points : "Etablir une équité fiscale, une diversification juste de la charge fiscale et une redistribution de la richesse nationale de façon équitable." Le ministre a, en outre, évoqué les réformes mises en œuvre par le passé et dont les objectifs qui ont été fixés sont trop modestes pour qu'il y ait des effets positifs sur la fiscalité de manière générale. Aymen Benabderrahmane a rappelé, dans ce cadre, que l'administration fiscale a connu des réformes basées sur une "approche globale" et "simplifiée", permettant des "améliorations organisationnelles" au niveau des services de l'administration fiscale. Ces réformes ont permis, selon lui, de répartir les contribuables selon "le volume de leurs activités et l'importance de leur contribution fiscale". D'après lui, plusieurs avancées ont été réalisées dans le système, notamment la facilitation des procédures, la baisse des niveaux de l'impôt et l'amélioration de la communication avec les contribuables. Cependant, selon le ministre, des "adaptations législatives sont nécessaires", afin qu'elles soient en "meilleure" adéquation avec les exigences économiques et sociétales du pays.