Le terrorisme, qualifié par le président russe Vladimir Poutine de “successeur idéologique du nazisme”, a dominé les débats jeudi au sommet de l'ONU, avec un appel “désespéré” au monde du président irakien, Jalal Talabani, pour qu'il l'aide à lutter contre ce fléau. “Je suis convaincu que le terrorisme est aujourd'hui le principal défi posé aux droits de l'Homme et aux libertés, ainsi qu'au développement durable des Etats et des peuples”, a dit M. Poutine dans son discours à l'ouverture du deuxième jour du sommet mondial marquant le 60e anniversaire de l'Onu. “C'est pourquoi les Nations unies et leur Conseil de sécurité doivent être le principal centre de coordination de la coopération internationale dans le combat contre le terrorisme, successeur idéologique du nazisme”, a-t-il ajouté. “De plus, les Nations unies et leur Conseil de sécurité doivent coordonner le règlement des vieux conflits régionaux que les terroristes et les extrémistes de toutes sortes parasitent”, en exploitant les tensions religieuses, ethniques et sociales, a-t-il poursuivi. Le président russe a souligné que, pour mener ces tâches à bien et pour “répondre plus efficacement aux défis du XXIe siècle”, les Nations unies devaient être renforcées. Peu après, M. Talabani a lancé un appel “désespéré” à la communauté internationale pour qu'elle l'aide à lutter contre le terrorisme. “Aujourd'hui, l'Irak est confronté à une campagne terroriste des plus brutales, perpétrée par les forces des ténèbres”, a déclaré M. Talabani, qui participait à sa première Assemblée générale de l'Onu depuis son accession au pouvoir cette année. “Ils tuent des centaines d'Irakiens, ils détruisent leurs biens et font de leur mieux pour interrompre leur marche vers le juste objectif qu'est la reconstruction de leur pays, le rétablissement d'une Constitution et d'un régime équitable qui rende des comptes à son peuple”, a-t-il ajouté. “Nous n'hésitons pas à vous dire ouvertement et franchement que nous avons désespérément besoin de votre expérience, de vos investissements et de votre soutien moral pour lutter contre le terrorisme”, a-t-il conclu, au lendemain d'une nouvelle journée de violences qui a fait 150 morts dans son pays. Le président chinois, Hu Jintao, a appelé, lui aussi, à un renforcement de la coopération internationale contre le terrorisme, tout en insistant sur la nécessité de s'occuper également de ses causes. “Nous devons renforcer notre coopération dans un combat résolu contre le terrorisme, en travaillant pour faire face, à la fois, aux symptômes et aux racines profondes du problème, avec un accent particulier sur l'élimination des sources de la menace”, a-t-il dit. Quant au président chilien, Ricardo Lagos, il a exhorté ses homologues à donner une impulsion politique forte à l'élaboration d'une Convention internationale contre le terrorisme. “Nous devons traduire la vigoureuse condamnation du terrorisme que nous avons exprimée en une impulsion politique décisive pour finaliser la Convention universelle contre le terrorisme”, a-t-il dit. Dans leurs négociations sur un vaste projet de réforme de l'Onu visant à la renforcer et destiné à être adopté lors de ce sommet, les Etats membres n'ont pas réussi à s'accorder sur de nombreux points, dont le terrorisme, produisant un document de compromis beaucoup moins ambitieux qu'espéré. Le document ne comporte aucune définition du terrorisme, que les Etats se contentent de condamner “sous toutes ses formes et manifestations”. Ils appellent à la conclusion, d'ici à septembre 2006, de cette Convention globale sur le terrorisme. R. I./Agences