Le sommet du 60e anniversaire de l'ONU s'est terminé vendredi soir à New York par l'adoption d'un document final moins ambitieux qu'espéré sur la modernisation de l'Organisation et l'effort mondial en faveur du développement. Cette adoption, en présence du secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, s'est faite par acclamations à l'issue de ce sommet de trois jours, le plus grand de l'histoire, auquel ont participé quelque 170 délégués, dont 150 chefs d'Etat ou de gouvernement. Seuls Cuba, le Belarus et surtout le Venezuela ont fait entendre des voix dissonantes. Ces trois pays avaient accusé pendant le sommet les Etats-Unis d'imposer leur volonté à l'Organisation mondiale. Le document final de 35 pages est beaucoup moins ambitieux que le projet initial de M. Annan, mais plusieurs pays ont estimé que c'était le meilleur compromis possible entre 191 Etats membres. M. Annan s'en est dit satisfait, tout en reconnaissant qu'il espérait mieux. “Je pense que c'est un succès, c'est un bon document, il peut nous servir de base pour poursuivre nos efforts”, a-t-il déclaré. “Nous aurions tous aimé obtenir davantage, mais c'est un pas en avant important”. Beaucoup d'orateurs ont particulièrement dénoncé l'échec des Etats membres à s'entendre sur une des grandes questions du moment, le désarmement et la non-prolifération, qui n'apparaît même pas dans le texte. L'un des aspects les plus positifs du document est l'affirmation de la volonté des Etats d'agir, à travers le Conseil de sécurité, y compris par la force en cas d'échec des moyens diplomatiques, si un Etat est “manifestement incapable” de protéger ses populations menacées de génocide, crimes de guerre ou contre l'humanité et nettoyages ethniques. Le document prévoit par ailleurs la création d'un Conseil des droits de l'Homme pour remplacer l'actuelle Commission discréditée, mais renvoie à plus tard la mise au point des détails le concernant. Il décide de créer avant le 31 décembre une Commission de consolidation de la paix pour éviter que des pays sortant d'un conflit retombent dans la violence. Le terrorisme, “successeur idéologique du nazisme”, selon le président russe Vladimir Poutine, est condamné. Mais le texte ne comporte pas de définition universelle du terrorisme, tout en appelant à la conclusion d'ici à septembre 2006 d'une convention globale sur le sujet.