Insatisfaction n Le document final a été jugé moins ambitieux qu'espéré sur la modernisation de l'Organisation, l'effort mondial en faveur du développement et la définition du terrorisme. Cependant, plusieurs pays ont estimé que c'était le meilleur compromis possible entre 191 Etats membres. M. Annan s'en est dit satisfait, tout en reconnaissant qu'il espérait mieux. «Je pense que c'est un succès, c'est un bon document, il peut nous servir de base pour poursuivre nos efforts», a-t-il déclaré. «Nous aurions tous aimé obtenir davantage, mais c'est un pas en avant important». L'un des aspects les plus positifs du document est l'affirmation de la volonté des Etats d'agir, à travers le Conseil de sécurité, y compris par la force en cas d'échec des moyens diplomatiques, si un Etat est «manifestement incapable» de protéger ses populations menacées de génocide, de crimes de guerre ou contre l'humanité et de nettoyages ethniques. Le document prévoit, par ailleurs, la création d'un Conseil des droits de l'Homme pour remplacer l'actuelle commission, discréditée. Il décide de créer avant le 31 décembre une commission de consolidation de la paix pour éviter que des pays sortant d'un conflit retombent dans la violence. Le terrorisme, «successeur idéologique du nazisme» selon le président russe Vladimir Poutine, est condamné «sous toutes ses formes et manifestations». Mais le texte ne comporte pas de définition universelle du terrorisme, tout en appelant à la conclusion d'ici à septembre 2006 d'une convention globale sur le sujet. De nombreux dirigeants, dont ceux des trois pays émergents les plus en pointe dans la lutte contre la pauvreté à savoir l?Inde, l?Afrique du Sud et le Brésil, ont dénoncé le peu de progrès réalisés vers les objectifs du Millénaire fixés en 2000 pour réduire de moitié l'extrême pauvreté dans le monde d'ici à 2015. Enfin, le document n'évoque qu'en termes généraux la nécessité d'améliorer les pratiques dans l'administration de l'ONU, dont la crédibilité a été affectée par le scandale du programme «Pétrole contre nourriture». Ce qui a conduit le président Bush à souhaiter une «ONU libre de toute corruption». Et l'élargissement du Conseil de sécurité est remis à plus tard. Beaucoup d'orateurs ont particulièrement dénoncé l'échec des Etats membres à s'entendre sur une des grandes questions du moment, le désarmement et la non-prolifération, qui n'apparaît même pas dans le texte. L?adoption de ce document s?est faite en présence du secrétaire général des Nations unies. Elle s'est faite par acclamations à l'issue de ce 60e anniversaire de l'ONU qui s'est terminé vendredi soir à New York. Ce sommet de trois jours, le plus grand de l'histoire, a vu la participation de quelque 170 délégués, dont 150 chefs d'Etat ou de gouvernement.