Le syndicat des enseignants a dévoilé hier son plan pour la reprise des activités pédagogiques, prévue pour le 23 août, dans un contexte où la pandémie de Covid-19 est loin d'être jugulée. Dans son document de douze pages, le Cnesto explique d'emblée que ses propositions sont de nature à mieux organiser le rattrapage du temps pédagogique perdu et aussi à concilier les nombreuses exigences exclusives qu'impose la conjoncture, telles que l'indispensable distanciation physique avec l'incontournable enseignement présentiel, l'alléchante idée de condensation et d'augmentation de la cadence des enseignements avec le devoir de respect de la vitesse moyenne de leur assimilation par les étudiants, et encore l'idée tentante de réduction sélective des programmes avec le devoir de respect d'un minimum qualitatif de la formation. Concernant le temps pédagogique perdu, le Cnesto dit l'avoir estimé entre 120 heures et 144 heures, et que son rattrapage doit s'étaler impérativement sur trois mois et demi à quatre mois. "Cela est indispensable au vu de la nécessaire convocation des étudiants par paliers pour motif de sécurité sanitaire et de la charge de travail maximale que peut supporter un étudiant par jour et par semaine (6 heures/jour et 6 jours/semaine)", a argumenté à ce propos le syndicat. Ce dernier considère qu'"un plan de rattrapage qui ne prévoit pas de grignoter un peu sur l'année suivante (2020-21) ne peut être qu'un plan de bradage de l'année précédente (2019-20) déguisé en plan de sauvetage". Concernant ce grignotage sur l'année suivante, le syndicat a émis deux propositions, dont la première prévoit un rattrapage sur quatre mois, qui s'étalerait du début septembre jusqu'à la fin décembre, évaluations comprises, et la seconde prévoit un rattrapage sur deux mois et s'étalerait du début septembre jusqu'à la fin octobre. "La concession sur la distanciation physique compensée par le port du masque (notamment le masque FFP2) pourrait permettre d'envisager la convocation de deux paliers par jour, un la matinée, un autre l'après-midi, pour une charge de travail de l'étudiant réduite à 5 heures/jour et 6 jours/semaine. Cette mesure pourrait raccourcir de deux mois la durée d'exécution du plan de rattrapage", a expliqué le Cnesto. Pour le syndicat, quel que soit le plan de sauvetage envisagé, sa réussite dépend avant tout de l'adhésion de la communauté universitaire. Pour justement remporter cette adhésion, il suggère dans son document de consacrer la première semaine de la reprise, à savoir du 23 au 27 août 2020, aux réunions des équipes de formation pour d'éventuels allègements des programmes et répartition des volumes horaires et des enseignements, et des comités pédagogiques pour l'adoption du plan de reprise adapté aux spécificités de la faculté ou du département. "Cela est d'autant plus indispensable que les efforts et les sacrifices que devront supporter les enseignants, les étudiants et les personnels ATS seront exceptionnels, et aussi en raison des disparités qui existent entre les différentes facultés, voire départements de l'université", a argumenté encore le Cnesto. Concernant les mesures de prévention sanitaires, le syndicat estime que la solution la plus avantageuse peut-être est celle de la réduction de la distance physique à respecter tout en la compensant par l'obligation du port du masque de préférence FFP2, notamment à l'intérieur des locaux. Samir LESLOUS