Le sort de l'année universitaire 2019/2020 devrait être connu dimanche prochain, lors d'un Conseil des ministres dont le menu sera consacré essentiellement à l'étude des propositions visant à terminer l'année au mieux des intérêts des étudiants. Depuis une quinzaine de jours déjà, une série de rencontres organisées par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS) avec les partenaires sociaux (syndicats des enseignants et organisations estudiantines) avait abouti à l'élaboration d'un certain nombre de suggestions et de «scénarios de sortie de crise» pour sauver l'année universitaire en cours et préparer la prochaine rentrée. D'emblée, l'année blanche est évidement à exclure. Reste à savoir maintenant comment sera organisée la reprise probable des cours dans les campus. Le ministre en charge du secteur, Chems Eddine Chitour a souligné, dans une note adressée aux directeurs des conférences régionales des universités la nécessité de se préparer à une reprise probable des activités pédagogiques après le confinement, invitant les responsables des universités à renforcer les capacités d'accueil au niveau des campus en réaménageant les plannings des cours, de sorte à assurer le bouclage des programmes et la tenue des contenances de fin d'études. Pour leur part, les syndicats des enseignants universitaires ont proposé, dans le cas où la reprise est décidée, de réduire les cours à 45 minutes et de répartir les étudiants en groupes restreints, suivant un planning spécial. Ils suggèrent également que les universités soient dotées de couloirs de stérilisation et de détecteurs thermiques. Parmi ces syndicats, l'on cite notamment le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) qui a estimé, récemment dans une déclaration publique, que le télé-enseignement ne pourra pas répondre aux exigences pédagogiques, puisque ce n'est qu'un moyen pour «maintenir une activité académique minimale», en cette période de la pandémie du coronavirus. Selon le CNES, «songer à remplacer l'enseignement présentiel est un pas que même les pays qui l'ont initié n'ont pas encore franchi, y compris dans ce contexte sanitaire mondial». D'où la nécessité de réfléchir à une organisation permettant un retour progressif des étudiants et de leurs enseignants aux campus. A cet effet, si le confinement n'est pas reconduit, le syndicat propose un retour progressif aux études à partir du 15 mai, avec l'obligation d'imposer le respect strict des mesures de sécurité et de distanciation sociale. Aux yeux du syndicat, cette option est tout à fait envisageable et pourrait facilement sauver l'année universitaire, d'autant qu'«on a enregistré un taux d'avancement des cours satisfaisant durant cette année qui a été relativement épargnée par les grèves». Cette reprise assurera la continuité des enseignements jusqu'au mois de juin et la tenue des examens en juillet, suggère le CNES. Dans le cas où la pandémie se poursuit au-delà du mois de mai, le syndicat propose un plan B qui prévoit «une reprise des cours au courant du mois de septembre car il sera impossible pour les étudiants de l'intérieur et du Sud du pays de rependre les cours au mois d'août». Pour leur part, les organisations estudiantines affirment que l'enseignement à distance n'a pas donné de résultats probants et que la plupart des universités ont échoué à dispenser ce mode d'enseignement par manque de moyens pédagogiques nécessaires. Ces organisations souhaitent ainsi que les pouvoirs publics prennent une décision allant dans le sens d'une reprise graduelle des cours et un aménagement des horaires d'enseignement, en fonction des spécialités, de la «densité universitaire» dans chaque région du pays et de la situation sanitaire qui y prévaut. En tout état de cause, toute décision prise, dans le sens d'une reprise des cours ou d'un éventuel report, ne doit se faire que dans le cadre de la concertation avec les parties concernées, l'objectif étant de sauver l'année universitaire et épargner l'université algérienne tout risque sanitaire.