Pour le leader du FLN, il est nécessaire de clarifier la nature du régime constitutionnel et le mode de gouvernance et de définir les prérogatives. “La révision constitutionnelle sera le troisième grand chantier qui sera ouvert après les élections partielles prévues le 24 octobre prochain.” C'est ce qu'a annoncé Abdelaziz Belkhadem, le secrétaire général (SG) du FLN et ministre d'Etat représentant personnel du président de la République, jeudi dernier, à la Coupole du 5-Juillet, à l'occasion d'un regroupement des élus de son parti autour de la problématique de la réconciliation nationale. Lors de cette rencontre préparée par le président de l'APN, Amar Saïdani en sa qualité de membre du comité exécutif chargé des élus, auquel ont pris part quelque sept mille participants, le leader du FLN n'a pas manqué de relever l'existence de réticences par rapport à la perspective d'une révision constitutionnelle . “Même s'il y a des gens opposés à ce projet, il n'en demeure pas moins qu'il est impératif de procéder à cette révision constitutionnelle”, note-t-il arguant la nécessité de “clarifier la nature du régime constitutionnel, le mode de gouvernance et la clarification des prérogatives”. Aussitôt annoncée, les élus du parti n'ont pas manqué de revendiquer le poste du Chef du gouvernement en scandant en chœur : “La chefferie du gouvernement au FLN !” “Chaque chose en son temps !” répondra Belkhadem qui a d'autres priorités. En l'occurrence la révision de la loi électorale. “Nous avons un mode électoral inadéquat avec les couleurs politiques au niveau de nos communes, surtout lorsqu'il s'agit de retrait de confiance”, lance-t-il d'entrée. Il citera un exemple en guise d'argument : “Si vous avez une APC à majorité FLN avec quatre à cinq élus, et que trois autres partis comptent deux à trois élus et qui se réunissent et décident d'un retrait de confiance à l'élu du parti parce que la commune n'a rien fait.” “Ce n'est pas juste”, dit-il. Pour contourner ce problème, Belkhadem vient d'élaborer une instruction dans laquelle il indique à ses élus que “tout retrait de confiance doit impérativement avoir l'aval du parti”. Le respect de la discipline partisane est également exigé des élus FLN. La révision du code communal et de wilaya représente, également, une priorité aux yeux du leader du parti. “Le code communal et de wilaya a donné d'importantes prérogatives aux élus, sans toutefois leur donner les moyens de concrétiser leurs engagements envers les électeurs”, indiquera le ministre tout en relevant que “877 communes vivent grâce au fonds d'aide intercommunal”. “Comment les élus peuvent-ils travailler sans même payer les employés des communes ?” s'interroge-t-il. Idem pour les Assemblées populaires de wilaya où le patron du FLN exigera à ce que les présidents d'APW exercent pleinement leurs prérogatives en refusant d'être de simples fonctionnaires auprès des walis. Les délibérations doivent, quant à elles, être “acceptées à chaque fois qu'elles sont conformes à la loi”, dira Belkhadem. Dans ce même ordre d'idées, l'orateur appellera les élus à se tenir prêts “aux prochaines échéances électorales”. Dans le but de booster le moral de ses troupes, il dira : “C'est le plus important rassemblement des élus depuis l'Indépendance.” Par ailleurs, il indiquera : “Nous sommes dans une alliance pour concrétiser le programme du Président, mais nous sommes en concurrence à tous les niveaux avec les partis pour rester la première force politique ; c'est pour cela qu'il faut vous préparer aux échéances électorales et élaborer déjà vos propres mécanismes de suivi des élections.” Belkhadem martèlera, à ce propos, sous les applaudissements des élus que, “au même titre que nous refusons une école et une mosquée partisanes, nous refusons, également, une administration partisane”. NADIA MELLAL