Un autre activiste du hirak, Rabah Ziani, 26 ans, natif de Mâatkas, dans la wilaya de Tizi Ouzou, a été arrêté mercredi dernier par la police et placé sous mandat de dépôt par le tribunal de Tizi Ouzou, a-t-on appris, jeudi, auprès de l'avocat Me Youcef Sahli. Selon cet avocat, membre du Collectif de défense des détenus du hirak, le jeune activiste a été arrêté pour ses publications sur Facebook et est accusé d'"outrage au chef de l'Etat et à corps constitués" et de "diffusion d'informations pouvant nuire à l'unité nationale". La même source a précisé que Rabah Ziani sera jugé lundi prochain, 10 août, au tribunal de Tizi Ouzou où, pour rappel, les procès de deux autres activistes, en l'occurrence Mehdi Bougharbi, actuellement sous mandat de dépôt, et Mohamed Hamali, déjà condamné à un an de prison ferme, sont aussi programmés. Pour ce qui est de Rabah Ziani, Me Sahli a estimé qu'il s'agit encore d'un procès d'opinion qui vise à restreindre les libertés d'expression, notamment sur les réseaux sociaux. "Condamner un jeune étudiant de 26 ans à de la prison ferme, c'est condamner la liberté d'expression", a-t-il martelé. "Le Collectif d'avocats va demander la cessation de toute poursuite contre cet activiste, ainsi que sa libération immédiate car nous estimons qu'il s'agit d'un procès purement politique visant à diminuer l'activité politique sur les réseaux sociaux", a poursuivi Me Sahli. "Ce qu'il faut encore savoir, c'est que la loi algérienne ne qualifie pas ce genre de faits comme liés aux délits d'opinion, d'autant plus que l'Algérie a ratifié les conventions internationales relatives aux droits civiques et politiques, garantis par la charte des Nations unies", a-t-il rappelé. Il a enfin appelé à poursuivre les actions de solidarité en faveur des militants arrêtés pour des délits d'opinion en Algérie. K. Tighilt