Le jeune activiste du hirak, Amrani Mohamed Arezki, a été placé sous mandat de dépôt, avant-hier, lundi par le tribunal de Tigzirt, dans la wilaya de Tizi Ouzou, a-t-on appris auprès de son avocat, Me Ahmed Belkaïd. Selon ce même avocat, le jeune en question a été poursuivi pour ses publications sur la page Facebook "El Kelâa fidèle à la JSK" dont il est l'un des deux administrateurs. S'agissant des chefs d'accusation retenus à son encontre, Me Belkaïd cite, entre autres, "l'offense au président de la République", et "outrage à corps constitués". "Le jeune en question a été présenté devant le procureur du tribunal de Tigzirt sans aviser ses avocats qui ont suivi le dossier depuis le début", a dénoncé notre interlocuteur qui précise que le coadministrateur de la même page, à savoir Nacim Rahim, a été, quant à lui, relâché et devra comparaître en citation directe lors d'une audience le 15 juin prochain. Ces deux activistes ont été, pour rappel, auditionné une première fois par les éléments de la police judiciaire de la sûreté de daïra de Tigzirt le 4 mai dernier puis une seconde fois, deux jours après, soit le 6 mai, par les éléments de la brigade de lutte contre la cybercriminalité de la sûreté de wilaya de Tizi Ouzou. Lors de ces deux auditions, d'imposants rassemblements de soutien ont été observés à Tizi Ouzou et à Tigzirt, et ce, malgré le contexte sanitaire lié à la pandémie de coronavirus qui prévaut dans la région. Hier encore, un vaste élan de solidarité a été initié, notamment sur les réseaux sociaux, en guise de soutien. À noter que c'est la seconde fois depuis le début de la crise sanitaire que l'appareil judiciaire dans la wilaya de Tizi Ouzou ordonne la mise sous mandat de dépôt d'un activiste du hirak. Le 19 mai dernier, le jeune Mehdi Bougharbi, ancien gendarme réformé, originaire de Bouira mais résidant à Tizi Ouzou, a été arrêté par la gendarmerie puis placé, deux jours plus tard, sous mandat de dépôt pour les chefs d'inculpation d'"outrage à corps constitués", d'"incitation à attroupement" et "divulgation d'informations sans avoir la qualité pour les détenir". Les activistes à travers tout le territoire de la wilaya de Tizi Ouzou ont jusque là reçu des convocations des services de sécurité. Ce qui a suscité une vague d'indignation et de dénonciation de ce qui est considéré comme une mise à profit de la crise sanitaire pour lancer une campagne d'intimidation à l'encontre des militants du hirak.