Le verdict dans le procès du détenu du hirak, Cherif Ghassoul, est tombé, ce jeudi, au tribunal de Bordj Bou-Arréridj. Il a été condamné à six mois de prison ferme. L'activiste Cherif Ghessoul a donc quitté la prison dans la même journée après avoir purgé une peine de plus de 9 mois. Cherif Ghassoul, père de 4 enfants, a été arrêté le 24 août 2019 suite à la confection d'un tifo géant appelant à la désobéissance civile. Il était poursuivi dans plusieurs affaires criminelles que le juge d'instruction avait classées, mais le parquet avait fait appel. L'activiste a été poursuivi pour "atteinte à l'unité nationale", "collecte de fonds étrangers pour exercice et promotion politique", "possession en vue d'exposition au public d'affiches à des fins de propagande" et "appel à la désobéissance civile". Pour rappel, dans son réquisitoire, le parquet de tribunal de Bordj Bou-Arréridj avait requis 5 ans de prison ferme et une amende de 100 000 DA lors du procès tenu le jeudi le 21 mai. De son côté, le collectif de la défense composé de plusieurs avocats venus d'Alger, de Béjaïa, de Boumerdès, de Bouira, de Tizi Ouzou, de Sétif, de Batna, entre autres, avait plaidé pour la relaxe et avait dénoncé l'atteinte aux droits humains dont la liberté d'expression, de manifester pacifiquement et de penser. Heureux de retrouver sa liberté et ses 4 enfants, Cherif Ghassoul a, toutefois, indiqué que sa "liberté ne sera pas totale sans la libération de tous les détenus", déplorant qu'il y a "encore de nombreux détenus en prison" et qu'on "ne doit pas les oublier et que nous devons rester mobilisés". L'activiste compte, en effet, renouer avec le combat dès la fin de la crise sanitaire du coronavirus. "On donne rendez-vous au peuple après la fin de cette crise pour faire aboutir le processus de la lutte du hirak, à savoir la réalisation d'un véritable changement et l'instauration d'un Etat de droit. On souhaite que le hirak se poursuive avec le même pacifisme, dans le calme et la solidarité", a-t-il ajouté en appelant à l'application des articles 7 et 8 de la Constitution. Cherif Ghassoul a tenu à remercier tous ceux qui ont soutenu les détenus d'opinion, dont les manifestants du hirak, les militants et les citoyens, avant de rendre hommage aux avocats. "Je rends particulièrement un vibrant hommage aux avocats qui nous ont accompagnés sur les plans psychologique et juridique. Ils ont fait ce travail bénévolement et ils méritent tous les encouragements", a-t-il déclaré.