Des tentes ont été dressées au stade communal Belkacem-Belaïd avec un poste avancé pour les soins médicaux, afin d'accueillir les familles sinistrées. Au-delà des fortes délégations ministérielles qui se sont rendues sur les lieux pour s'enquérir de la situation et instruire les responsables locaux de prendre en charge dans les meilleures conditions les sinistrés du séisme de vendredi, Mila s'est réveillée, hier, samedi, sur le plus lourd bilan de cette catastrophe. Même si la magnitude du tremblement de terre qui l'a secouée était de 4,9 degrés sur l'échelle de Richter, il n'en demeure pas moins que ses effets dévastateurs n'ont épargné aucune région de cette wilaya. Du nord au sud de la wilaya, en passant par la cité El-Kherba, au chef-lieu de celle-ci, les sinistrés ont été nombreux à passer la nuit à la belle étoile. De peur d'être tirées de leur sommeil par une autre secousse, de nombreuses familles ont ainsi préféré passer la nuit à la belle étoile. "On a passé la quasi-totalité de la nuit dehors, loin des blocs. La violence du séisme de vendredi a fait peur aux familles, surtout que de nombreuses constructions se sont effondrées", confie un habitant de la commune de Grarem Gouga, à une dizaine de kilomètres, au nord de Mila. Quelque 65 tentes ont été dressées au stade communal Belkacem-Belaïd avec un poste avancé pour les soins médicaux pour recevoir les familles sinistrées. C'est d'ailleurs le seul moyen qui s'est présenté aux autorités locales pour parer à l'urgence et prendre en charge momentanément les familles touchées par ce séisme. Cette situation est provisoire en attendant les solutions promises par les ministres dépêchés sur place par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. C'est dans ce contexte que le ministre de l'Intérieur, Kamel Beldjoud, et Kaoutar Krikou, ministre de la Solidarité nationale, se sont rendus au chevet des sinistrés. Sur les lieux, ils ont donné instructions d'accélérer les procédures d'aides à ces derniers. hier, une autre délégation ministérielle a rallié cette wilaya, désormais sinistrée. Celle-ci est composée de Kamel Nasri, ministre de l'Habitat, de Farouk Chiali, ministre des Travaux publics, ainsi que de Berraki Arezki, ministre des Ressources en eau, qui ont tenu à rassurer sur le soutien des pouvoirs publics aux sinistrés. Le ministre de l'Habitat a annoncé qu'une équipe spécialisée dans les expertises de logements sera dépêchée à Mila pour évaluer les dégâts causés aux habitations fissurées. Cependant, il faut noter cette polémique qui s'est déclenchée sur les risques auxquels pourrait être exposé le barrage de Beni Haroune. Des risques balayés d'un revers de la main par les déclarations rassurantes des officiels qui se sont déplacés sur les lieux. C'est également la même polémique qui s'est installée autour du pont d'Oued Eddib, enjambant ce barrage, qui a été soumis à des vérifications, lors de la première secousse qui a touché la région, le 17 juillet dernier. Autant dire que ces déclarations rassurantes restent encore à compléter par des expertises techniques, selon des initiés, qui insistent sur la prise au sérieux de tous les risques que ces importants ouvrages peuvent encourir dans ce contexte de secousses à répétition. Surtout que de nombreuses autres répliques ont été enregistrées depuis la secousse de juillet dernier. Par ailleurs, des renforts de la Protection civile sont arrivés à Mila pour prêter main-forte aux secouristes déployés sur les lieux. Ce sont en tout 109 éléments qui ont rallié cette wilaya depuis Constantine, Jijel, Skikda, Médéa et Oum El-Bouaghi, selon ce qui a été annoncé par les services de la Protection civile de Mila. À la cité El-Kherba, qui a subi de plein fouet les effets de ce séisme, des sources techniques initiées à la nature du terrain, font part d'une assiette glissante et, de surcroît, soumiseà des affaissements à répétition. "Ce terrain a même été pris comme cas d'étude lors d'une rencontre technique sur les affaissements de terrain à Mila, tenue par le passé et organisée sous l'égide de la DTP", précise la même source. Celle-ci indique également que suite à ces affaissements, des blocs d'habitation ont été confortés pour parer à leur effondrement avant même la survenue de ce séisme. À cela s'ajoute la nature de l'urbanisme chaotique de cette cité. D'ailleurs, beaucoup d'habitants de cette cité, qui ont construit leurs propres logements, sont arrivés des régions limitrophes à la wilaya, à l'image de la commune d'Ouled Rabah, relevant de la wilaya de Jijel. "De nombreux habitants de la cité qui a été ébranlée par ce tremblement de terre sont originaires de notre commune, comme c'est le cas du propriétaire de la construction de 5 étages qui s'est entièrement effondrée", affirme-le P/APC de cette commune. Le dernier bilan de la Protection civile fait état de quelque 137 constructions et une salle des fêtes, présentant des fissures, qui ont été recensées au centre-ville, dont 27 menacent de s'effondrer. À ce bilan s'ajoutent une soixantaine d'autres logements et 4 blocs d'habitation, recensés dans plusieurs communes, présentant des fissures sans gravité. Par ailleurs, le ministre de l'Habitat a annoncé la mise en œuvre d'un programme de logements dans le cadre de la construction rurale aux communes de Grarem Gouga, Hamala et Sidi Merouane, ainsi qu'un autre quota de logements aux sinistrés de la localité de Ferdoua, à Mila. Amor Z.