“Je vais gagner les élections. J'ai les meilleures chances” , a déclaré, la veille des élections législatives allemandes, Mme Angela Merkel. Cependant, le pari n'est pas encore gagné, même si les Unions chrétiennes (CDU/CSU) qui la supportent sont en tête dans les sondages. Agée de 51 ans, protestante, divorcée, remariée et sans enfants, Angela Merkel s'est révélée une rivale de taille pour le chancelier d'une Allemagne en pleine crise économique et sociale. Originaire de l'ex - Allemagne de l'Est, “Angie” pour ses amis mais future” “Thatcher allemande” selon ses ennemis, la patronne du CDU a soigné son look en devenant en une année “femme battante aux cheveux courts et au regard serein”. Schröder table sur le parcours de sa rivale, atypique au sein de la classe politique allemande : d'abord parce que c'est l'une des rares dirigeantes à venir de l'ex-RDA, mais son passé est sans tache sous la dictature communiste, et elle n'a pas collaboré avec la Stasi, la police d'Etat du régime communiste. Beaucoup, au sein de la CDU, ne lui pardonnaient pas cette filiation, mais à défaut d'être vraiment aimée par les membres de son parti, elle a su néanmoins forcer leur respect. Merkel a su relever la tête après avoir été évincée de la candidature à la chancellerie en 2002. Et, cette fois, elle a été intronisée à l'unanimité par ses pairs. Elle est parfois comparée à Margaret Thatcher, Maggy, la redoutable dame de fer britannique, qui a laissé mourir des syndicalistes en grève de la faim contre son néolibéralisme. Son programme est moins radical que celui de Maggy, mais, contre vents et marées, elle répète qu'elle nommera ministre des Finances le très critiqué fiscaliste et néo-libéral Paul Kirchhof si elle est élue. Son style de vie a d'ailleurs conduit ses adversaires à franchir la ligne rouge. La propre épouse de Schröder, Doris, s'en est ainsi prise à sa vie privée et au fait qu'elle n'ait pas d'enfants. Selon elle, la candidate des conservateurs ne peut pas comprendre les femmes! La campagne a été relayée par la presse people mais, même les féministes les plus virulentes, qui ne portent pas la conservatrice Merkel dans leur coeur, ont fustigé ces propos. D. Bouatta