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"Le commerce extérieur reste une source de préoccupation"
Brahim Guendouzi, économiste
Publié dans Liberté le 11 - 08 - 2020

Brahim Guendouzi, professeur d'économie à l'Université de Tizi Ouzou et consultant, estime que l'Algérie est devenue un vaste marché ouvert aux entreprises européennes, sans que ses produits trouvent une place sur le marché de l'Union européenne.
Liberté : L'accord d'association liant l'Algérie à l'Union européenne, signé en 2001 et entré en vigueur en 2005, est un accord déséquilibré en faveur de l'UE dans lequel les concessions sont plus nombreuses du côté de l'Algérie que du côté de son partenaire. Quelle évaluation faites-vous de quinze années de mise en œuvre de cet accord ?
Brahim Guendouzi : Tout d'abord, il y a le contexte dans lequel l'accord d'association avec l'Union européenne a été signé en 2001, celui de la fragilité de l'économie algérienne qui venait de sortir du programme d'ajustement structurel avec le FMI, ainsi que de la faiblesse des cours du pétrole en ce début du deuxième millénaire. La volonté des pouvoirs publics de l'époque était de faire sortir l'économie nationale de l'isolement dans lequel elle s'était confinée jusque-là. La perspective d'intégration d'une vaste Zone de libre-échange était perçue comme une opportunité de diversification des exportations à moyen et long termes, mais également un facteur d'attractivité par rapport aux investissements directs étrangers dont l'Algérie avait réellement grand besoin eu égard à la question du transfert de technologie et du savoir-faire. Avec le démantèlement tarifaire qui s'en est suivi à partir de 2005 avec la mise en application de l'accord conjugué et les mesures restrictives prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009 restreignant les IDE, l'Algérie s'est retrouvée dans un processus qui pénalise son économie. Une forte hausse des importations, des exportations hors hydrocarbures marginales, des flux d'IDE faibles, un accompagnement mitigé de la partie européenne par rapport à l'économie nationale comme, par exemple, les programmes de mise à niveau des entreprises qui n'ont pas eu l'effet escompté, etc. En définitive, les résultats sont médiocres, car les flux d'échanges sont, jusqu'à aujourd'hui, largement en sa défaveur.
Qu'est-ce qui n'a pas fonctionné dans cet accord, selon vous ?
Les engagements commerciaux de l'Algérie dans le cadre de l'accord d'association avec l'Union européenne ne sont pas globalement favorables à la réalité de son tissu économique, puisque le pays fonctionne à partir de la rente pétrolière. Une évaluation de l'impact de l'accord d'association Algérie-UE sur le commerce extérieur depuis sa signature en 2005 jusqu'à 2015 a montré que le cumul des exportations algériennes hors hydrocarbures vers l'UE n'a même pas atteint les 14 milliards de dollars sur les dix années, alors que le cumul des importations algériennes auprès de l'UE s'est chiffré à 220 milliards de dollars avec une moyenne annuelle de 22 milliards de dollars. Le pays a simplement confirmé qu'il excelle dans les actes d'importation plutôt que dans l'exportation. Aussi, l'Algérie est-elle devenue un vaste marché ouvert aux entreprises européennes, sans que ses produits soient aptes à être placés dans de quelconques circuits commerciaux des pays membres de l'Union, si ce ne sont quelques opérations sporadiques d'exportation tentées par quelques chefs d'entreprise téméraires.
Quelles perspectives d'ensemble et durables l'Union européenne est-elle à même d'offrir à l'Algérie dans le cadre de cet accord ?
Il faut rappeler que le démantèlement tarifaire sera total en septembre 2020 et que les relations commerciales de l'Algérie avec les pays de l'Union européenne sont relativement consistantes, puisque les importations du pays représentent un peu plus de 50% du total de ses achats de l'extérieur. Aussi, dans le contexte actuel de crise sanitaire et de récession économique, le commerce extérieur est source de préoccupation du fait de la raréfaction des moyens de paiement extérieurs. La volonté de réduire les importations de biens et services passe nécessairement par la mise en œuvre de mécanismes qui, sans remise en cause juridique de l'accord d'association, puissent donner une certaine protection à l'économie nationale à moyen terme en attendant les premiers résultats de la démarche visant la diversification ainsi que la nouvelle vision relative aux IDE contenue dans la loi de finances complémentaire 2020. On peut citer déjà la mise en place d'un droit de douane bis depuis 2019, appelé Droit additionnel provisoire de sauvegarde (DAPS), qui frappe près de 1 095 sous-positions tarifaires avec six quotités ad valorem (30%, 50%, 60%, 70%, 120% et 200%). Ce DAPS peut être encore élargi à d'autres produits, afin de compenser le manque à gagner au plan de la fiscalité douanière avec l'exonération des droits de douane de l'ensemble des produits manufacturiers d'origine de l'Union européenne à partir de septembre 2020. Cela peut être également l'occasion de revoir à la baisse de nombreux postes liés à la structure des importations pouvant influer sur l'équilibre de la balance commerciale. Cependant, il ne faudra pas s'attendre à une mutation profonde dans la mesure où les besoins essentiels de l'Algérie, notamment ceux de la population ainsi que de l'appareil productif, restent encore incompressibles. Aussi, la pression sur les réserves de changes ne risque pas de tomber de sitôt.
Propos recueillis par : Youcef Salami


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