Des associations et collectifs de femmes se sont exprimés sur le projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale. L'association Tharwa Fadhma n'Soumeur, l'Association indépendante pour le triomphe des droits de l'homme (AITDF), l'association Volonté, Initiative et Engagement (VIE), le collectif femmes du Printemps noir et le collectif femmes du Mouvement démocratique et social (MDS), ainsi que cinq victimes du terrorisme, Mmes Houria Zenoune-Zouani, Anissa Zenoune-Zouani, Naouel Zenoune-Zouani, Lamia Zenoune-Zouani et Keltoum Zinou, ont dénoncé “énergiquement le caractère antidémocratique” de ladite charte. Dans un communiqué parvenu hier à la rédaction, les “militantes pour la démocratie” ont indiqué que le projet qui sera soumis à référendum, le 29 septembre prochain, “consacre définitivement et sans débats contradictoires l'impunité des terroristes assassins sans disqualifier l'islamisme politique”. Selon elles, la charte vise à absoudre “les coupables” et accorder au président de la République “les pleins pouvoirs pour d'autres étapes non avouées”. “Comment peut-on parler de paix et de réconciliation quand les terroristes et, surtout, leurs commanditaires ne sont pas jugés et condamnés pour tous les crimes qui ont été commis en Algérie depuis plus de 15 ans ? Comment peut-on parler de paix et de réconciliation quand l'idéologie au nom de laquelle ces crimes abjects ont été commis n'est pas disqualifiée ? Comment peut-on parler de paix et de réconciliation quand on libère les assassins et que les journalistes sont encore en prison pour délit d'opinion ? Comment peut-on parler de paix et de réconciliation sans une justice réelle et sans égalité entre tous les Algériens ?” Autant de questions de la part des signataires du communiqué. Ces dernières, se définissant comme les “héritières” du combat de La Kahina, de Fadhma n'Soumeur et de Hassiba Ben Bouali, ainsi que de Nabila Djahnine, Amel Zanoune, Katia Bengana, Zhor Habiki et “bien d'autres qui ont payé de leur vie leur résistance à l'islamisme politique”, sont convaincues que “la paix et la réconciliation ne peuvent se faire dans l'impunité”. Elles ont appelé les Algériennes et les Algériens à rejeter “massivement” le référendum, tout en affirmant leur détermination “à continuer de lutter pacifiquement pour une Algérie moderne, démocratique et ouverte à l'universalité”. H. Ameyar