- Le prix du billet entre l'Algérie et la France/personname / chute de 30%. - Pour le mois de Ramadhan une baisse de 50% est prévue. La bataille du ciel algérien va en s'amplifiant. Voulant faire mieux qu'Air France qui s'est distinguée en août dernier par des offres promotionnelles à l'adresse des usagers, Aigle Azur vient d'opérer à son tour des baisses substantielles sur les prix de ses billets d'avion circulant entre l'Algérie et la France. L'afflux grandissant des passagers sur les vols de sa compagnie cet été, a aiguisé les appétits de Arezki Idjerouidene qui, au cours d'une conférence de presse hier à l'hôtel El-Aurassi, a dévoilé ses ambitions. Pour remplir ses Airbus et compenser la flambée du prix du kérosène, quoi de mieux sinon offrir aux usagers des tarifs plus attractifs. Cette politique initiée le printemps dernier a déjà porté ses fruits, avec un peu plus de 27% de passagers supplémentaires transportés entre juin et août. Un pic de 36% était enregistré en juin. Appréhendant la basse saison, la direction commerciale d'Aigle Azur entend susciter des envies de voyage. Depuis hier, une nouvelle grille tarifaire est entrée en vigueur prévoyant des baisses allant de 25% à 30% au départ d'Alger, d'Oran, de Béjaïa, Constantine, Tlemcen et Annaba et en direction des aéroports de Paris, Lyon, Marseille, Toulouse et Mulhouse. La même diminution s'applique sur les vols au départ des aéroports de l'Hexagone. À titre d'exemple, un aller-retour Alger-Paris-Alger coûte désormais 30 280 dinars en tarif hors taxe (HT). Le ramadhan étant connu pour être le mois le plus creux de l'année, Aigle Azur a décidé carrément de casser les prix. La promotion ramadhan prévoit une baisse de 50%. Une place d'avion pour Paris au départ d'Alger, sera cédée à 20 650 DA/HT. De Constantine vers la capitale française, le montant du billet n'excédera pas 12 910 DA/HT. Grâce à ce rabais Aigle Azur pourra se maintenir à un taux de remplissage appréciable. “Nous tablons sur une diminution de 30% du coefficient de remplissage comme l'année dernière. Auparavant, il était de 50%”, révèle M. Idjerouidene. Aigle Azur qui va fêter en 2006 son soixantième anniversaire a conquis le ciel algérien en 2002, après avoir été remise sur les rails par le transporteur Go Fast. D'abord timide, l'entreprise de droit français a peu à peu trouvé sa place en Algérie. Le vide laissé par Khalifa Airways lui a profité grandement. De même, elle a su tirer avantage de l'augmentation sensible du trafic (plus de deux millions de voyageurs entre la France et l'Algérie en 2004 contre 900 000 en 1992). Résultat, en trois ans, Aigle Azur a accaparée 34% de parts de marché sur la ligne Alger-Paris. Cette portion s'élève à 34% sur l'ensemble de ses dessertes. Pour le P-DG, la politique tarifaire et de proximité de la compagnie ainsi que l'amélioration de la qualité des prestations au sol et à bord sont ses meilleurs atouts. Actuellement, le transporteur dispose de 16 agences de voyage. Certaines étant implantées dans des localités qui, à l'instar d' Azazga en Kabylie, fourmillent de vieux retraités de France. Trois points de vente viennent d'être ouverts à Oran, Tizi Ouzou et au complexe touristique de Sidi-Fredj. En France, Aigle Azur est sur la voie d'inaugurer quatre agences à Paris, Lille, Lyon et Marseille. Les deux dernières villes seront appelées dans l'avenir à abriter des directions commerciales. L'élargissement du réseau vente a recommandé à la compagnie française de s'associer à 350 sous-traitants. Aigle Azur est en plein essor. Son P-DG y apporte toutes les preuves. La création de 350 emplois directs et de 800 indirects en fait partie. L'ouverture d'une dixième escale à Batna atteste également de ce déploiement. Fort de ce succès, M. Idjerouidene se fixe un autre objectif. Il veut diriger une entreprise de transport domestique. D'où son désir de racheter Tassili-Airlines. “Des contacts existent”, confie-t-il. Selon lui, il est plus pratique de reprendre une compagnie que d'en créer une autre, surtout que Tassili a acquis sa propre clientèle, le personnel travaillant dans les bases pétrolières du sud. Outre le ciel, Aigle Azur veut aussi partir à la conquête de la mer. Evoquant ce projet, M. Idjerouidene s'est contenté de dire que “Go Fast est en discussion avec l'Algérie” autour de la création d'une compagnie maritime. Samia Lokmane