Des enseignants et des fonctionnaires arborent déjà leur refus de répondre aux convocations de la Direction de l'éducation en prévision des examens du BEM et du baccalauréat. Alors qu'un imbroglio de taille pèse sur les missions d'encadrement et de surveillance des examens de fin de cycles moyen et secondaire, la wilaya de Constantine tente de rassurer les candidats et leurs parents en préconisant des mesures préventives draconiennes contre les risques de propagation du coronavirus. L'on apprend, en effet, que des centaines d'enseignants et fonctionnaires du corps de l'éducation nationale arborent déjà leur refus de répondre aux convocations de la Direction de l'éducation en prévision des épreuves du BEM et du baccalauréat, prévues respectivement du 7 au 9 et du 13 au 17 septembre. Une sorte de revendication "légitime" d'une frange importante du personnel du secteur de l'éducation nationale puisqu'elle s'appuie sur les dispositions réglementaires du décret exécutif n°20-159 du 13 juin 2020 portant réaménagement du confinement à domicile et des mesures prises dans le cadre du dispositif de prévention et de lutte contre la propagation du coronavirus (Covid-19). Les récalcitrants que l'on compte parmi les malades chroniques et/ou mères d'enfants de moins de quatorze ans se réfèrent, à juste titre, à l'esprit des articles 16 et 17 du décret en question qui stipulent que la levée de la mesure de mise en congé exceptionnel rémunéré des 50% des personnels du secteur des institutions et administrations publiques, prévue par les dispositions de l'article 6 du décret exécutif n°20-69 du 21 mars 2020 "n'est pas applicable aux femmes enceintes et à celles élevant des enfants âgés de moins de quatorze (14) ans". Cela, au moment où l'article 17 du même décret énonce que "les autres mesures de prévention et de protection prises dans le cadre du dispositif de prévention et de lutte contre la propagation du coronavirus (Covid-19), prévues par la réglementation en vigueur, notamment les articles 12 et 13 du décret exécutif n°20-145 du 7 juin 2020, demeurent applicables". Un véritable casse-tête pour les responsables du secteur de l'éducation au niveau local, dépourvus qu'ils sont d'arguments légaux à même de convaincre les indociles qui se basent, eux, sur un texte de loi encore en vigueur et qui se sont déjà rapprochés des responsables de leurs établissements et même des Directions de l'éducation de leurs wilayas respectives pour le faire savoir. Des classes d'isolement pour les candidats suspectés de maladie Sur un autre chapitre, les préparatifs au niveau local de ces deux épreuves qui se tiennent cette année dans des conditions exceptionnelles compte tenu de la situation sanitaire induite par la pandémie de coronavirus, battent leur plein. À Constantine par exemple, les responsables du secteur de l'éducation et ceux d'autres secteurs directement ou indirectement concernés par la tenue de ces deux examens se sont réunis dimanche après-midi autour du chef de l'exécutif, Ahmed Saci Abdelhafidh pour, justement, plancher sur les protocoles à suivre et à respecter dans les centres d'examen le jour "J". Une réunion durant laquelle, ce dernier a notamment instruit tous ses subalternes à veiller sur la disponibilité en quantités suffisantes des produits de désinfection dans tous les centres d'examen, la mobilisation d'équipes médicales pour accompagner les candidats et a exhorté les P/APC d'œuvrer en concertation avec la direction de transport afin d'assurer les moyens de transports aux élèves, particulièrement ceux résidant dans des agglomérations éloignées ou enclavées. Pour sa part, le directeur de l'éducation de la wilaya de Constantine a révélé que des salles d'isolement ont été prévues dans tous les centres pour accueillir les candidats suspectés d'infection par la Covid-19. La surveillance de chacune de ces classes sera assurée par trois enseignants dotés de moyens de protection adaptés à la situation. M. Bouhali a également fait part de l'acquisition par la DE de Constantine de près de 27 000 masques de protection qui seront distribués aux candidats qui n'en auraient pas alors que 200 thermomètres à infrarouge seront mis à la disposition des centres d'examen. Des agents ont bénéficié, selon lui, d'une formation pour l'usage de ces appareils. Le protocole préventif préconisé prévoit également l'interdiction de tout regroupement de candidats dans les enceintes des centres d'examen. Aussi, des détecteurs de métaux seront utilisés pour la première fois afin de signaler la présence d'appareils de transmission minuscules et débusquer les éventuels fraudeurs parmi les candidats. De son côté, la représentante de la Direction de la santé de la wilaya de Constantine a assuré que tous les centres seront couverts par la présence d'au moins un médecin, un aide-soignant et un psychologue assistant de même que la mobilisation de plus de 40 ambulances pendant les jours d'examen. Enfin, ce sont, pas moins de 19 005 élèves dont 566 candidats libres qui passeront les épreuves du BEM à partir du 7 septembre à Constantine. Ils seront répartis sur 65 centres et encadrés par 4 647 agents dont 3 412 surveillants. Pour le baccalauréat, ce sont 18 666 candidats dont 6 271 non scolarisés qui prendront part aux examens prévus dans 64 centres et encadrés par 6 425 agents dont 4 293 surveillants.