Résumé : Nedjma est quelqu'un d'ouvert, et quand elle a éduqué ses deux enfants, elle leur a appris à respecter les autres, à être tolérants et aussi à persévérer même après l'échec. En fait, elle leur a tout donné, sans rien attendre en retour. Elle n'est jamais allée contre leur volonté. Ils ont toujours été libres de leur choix. Quand elle parle d'inviter leur famille, Samra refuse. Sa mère s'entête. Samra se fâche, mais elle le regrette sur-le-champ... - Ce n'est rien, ma fille. File ! Il t'attend ! - Je ne peux pas te laisser comme ça, dit Samra. Essuie tes larmes, s'il te plaît ! Pardon ! Je ne voulais pas te blesser. La porte a claqué derrière moi et m'a ramenée à la raison. Oublie ce que j'ai dit. Nous ferons comme tu voudras. Nous trouverons une solution qui nous arrangera toutes les deux. Je t'en prie, ne sois pas fâchée ! - Non, peut-être que tu as raison, émet Nedjma, en essuyant ses larmes. Tu n'as rien fait de mal pour me demander pardon. Je n'ai rien à te pardonner. Hacène se fait rappeler par des coups de klaxon. - Monsieur s'impatiente. Allez, file ! dit-elle. Oublie ce qui s'est passé et passez un bon moment. Samra l'embrasse sur la joue et part non sans s'être retournée pour la regarder une dernière fois. Nedjma voudrait bien suivre le conseil qu'elle a donné à sa fille, mais c'est plus fort qu'elle. Elle pense à sa belle-famille qu'elle ne voit que lors des fêtes religieuses. Elle n'a pas coupé les liens, après la mort accidentelle de son mari. Ils ne peuvent pas venir de Constantine et repartir le jour même. Quant à sa sœur et à son frère, ils attendent depuis si longtemps que Samra se marie qu'elle n'a pas le cœur à les exclure des derniers préparatifs. Ils lui tiendraient compagnie après la fête. Elle souffre déjà en pensant que dans quelques semaines, voire quelques mois, Samra ira vivre dans un nouveau foyer. Ses amies étaient déjà mariées et mères. Lorsqu'elle et Hacène s'étaient connus, il venait d'emménager dans un étage de leur villa. Son frère, marié et père de deux enfants, vit encore avec eux. En décidant de construire un second étage, il s'attendait à ce qu'il soit fini rapidement. Mais il reste les finitions. Hacène leur avait donné un délai, et dès que la maison sera prête, ils se marieront. Deux années sont passées depuis leurs fiançailles ; elle comprend qu'ils s'impatientent. Ils ont attendu tout ce temps, et au moment où ils veulent fixer une date, elle leur a demandé d'attendre que Rédha soit là. Elle a envie de l'entendre et décide de l'appeler. Elle veut s'assurer qu'il n'a pas changé d'avis. Elle tombe sur la messagerie et raccroche. On frappe à la porte. C'est sa voisine Fatima. Parfois, elles font le marché ensemble et, ne fois par mois, elles vont au hammam. Elles ont une relation correcte et sont disponibles l'une pour l'autre, en cas de besoin. - Bonjour, ma chère ! Comment vas-tu ? - Bien, bien. Et toi ? Entre ! - Je vais bien. Nedjma, l'autre fois tu voulais voir ma belle-mère. Elle est sortie de l'hôpital et peut recevoir de la visite. On y va ensemble ? Si tu as du temps, bien sûr. Nedjma soupire et hoche la tête. - Donne-moi deux minutes, et on y va.Tout comme sa fille, elle a besoin de se changer les idées. En moins de deux, elle est prête et elles partent ensemble. Elles s'arrêtent en chemin pour faire quelques achats. Nedjma n'aime pas rendre visite à un malade les mains vides. La visite fait plaisir à la vieille et elles lui tiennent compagnie un petit quart d'heure. Elles ne tardent pas pour ne pas la fatiguer. En rentrant, Fatima a remarqué qu'elle se forçait à sourire. - Quelque chose ne va pas ? Pourquoi es-tu triste ? - Samra se mariera bientôt. - C'est la vie. Tu ne voudrais pas qu'elle devienne vieille fille ? Elle a de la chance, dit Fatima. Estime-toi heureuse qu'elle soit bien tombée. Une belle vie l'attend. - Inchallah ! Mais tout est question de destinée (koulech mektoub), répond Nedjma. Inchallah que du bonheur ! Elle s'arrête devant sa porte. Fatima habite un étage plus haut. Elle continue sa montée alors que Nedjma glisse la clé dans la serrure. Elle est surprise de trouver la porte fermée de l'intérieur. Samra ne peut pas être rentrée. Elle frappe longtemps et s'étonne qu'on ne lui ouvre pas. Pourtant, elle a entendu des bruits de pas derrière la porte. Il y a quelqu'un dans le couloir et il refuse d'ouvrir... (À SUIVRE) T. M. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.