Le projet de la révision de la Constitution sera adopté aujourd'hui en Conseil des ministres avant de l'envoyer devant le Parlement. C'est ce qu'a annoncé, hier, un communiqué de la Présidence. Dans son communiqué, la Présidence a souligné que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, présidera, aujourd'hui, la réunion périodique du Conseil des ministres qui sera consacré à "l'examen et à l'approbation du projet de révision constitutionnelle avant sa présentation devant le Parlement". Elaboré par le comité d'experts présidé par Mohamed Laraba, le projet de révision constitutionnel a été soumis à "enrichissement" en pleine crise sanitaire. Hormis quelques polémiques périphériques, le texte n'a pas suscité un débat de fond dans la société. Sans doute pour raison de timing. Contraints au confinement pour freiner la progression de la pandémie, les Algériens n'ont pas beaucoup débattu des révisions contenues dans le projet. Faisant partie des ses "engagements phare" de la campagne électorale, Abdelmadjid Tebboune table sur cette révision constitutionnelle pour asseoir ce qu'il appelle "l'Algérie nouvelle". Pour l'heure, l'on ignore les modifications apportées au texte initial. Le chef de l'Etat et le président de la commission d'experts ont plusieurs fois assuré qu'ils tiendraient compte des propositions et suggestions formulées par les acteurs politiques, sociaux et autres personnalités. Excepté les éléments constituants de l'identité nationale, tout est sujet à débat, avait affirmé le président de la République. Il faut rappeler que certains milieux hostiles à la confirmation de l'amazighité comme constituant de l'identité algérienne ont tenté un coup de force pour ne pas inscrire le fait amazigh (langue, culture et civilisation) au chapitre des articles inviolables de la Constitution. Ainsi donc, une fois adopté par le Conseil des ministres, ce projet suivra son cheminement classique. L'adoption par le congrès du Parlement avant de le soumettre au référendum populaire qui aura lieu le 1er novembre prochain. Les présidents des deux Chambres du Parlement, Slimane Chenine (APN) et Salah Goudjil (Sénat), ont déjà appelé les parlementaires à "voter en faveur du projet de la révision constitutionnelle" lors de l'inauguration de la session d'automne intervenue mercredi dernier. Il faut dire que le projet a atterri sur le bureau de l'APN au moment où la Chambre basse était secouée par une crise de confiance inédite. Sa majorité parlementaire est mise en cause par des révélations fracassantes lors du procès de l'un de ses ex-membres, Baha-Eddine Tliba en l'occurrence. Ce dernier a avoué que des députés du FLN sont issus d'une opération de traficotage pilotée en haut lieu lors des législatives de mai 2017. Ce scandale a promptement relancé le débat sur la nécessité de dissoudre une Assemblée disqualifiée. La Constitution ne laisse pas le choix au Président que de passer par ce Parlement fortement décrié et qui risque d'être dissous une fois la révision constitutionnelle passée.