Les cours du Brent connaissent une tendance à la hausse atteignant les 44 dollars le baril à la mi-juillet, leur plus haut niveau depuis le 9 mars dernier, marquant ainsi un rebond de 11% sur un mois et de 152% depuis leur creux du 21 avril, où ils avaient chuté à 17 dollars. Cette remontée est soutenue par les réductions de la production de brut, entreprises par l'Opep+, mais aussi par un regain d'optimisme sur la reprise de la demande mondiale, en ligne avec l'assouplissement progressif des mesures de confinement dans plusieurs pays. Dans la matinée d'hier (10h40 à Alger), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 43,69 dollars à Londres, en hausse de 0,88% par rapport à la clôture de jeudi. À New York, le baril américain de WTI pour le même mois gagnait 0,93% à 41,45 dollars. Depuis mai dernier, les pays de l'Opep+, menés par la Russie et l'Arabie saoudite, ont réduit leur production de 9,7 millions de barils par jour (b/j), après que le coronavirus eut miné un tiers de la demande mondiale de brut. Les analystes de Kepler ont insisté sur les efforts des pays producteurs membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pour limiter l'offre d'or noir. "La situation de l'offre excédentaire sur le marché mondial du pétrole continue de s'améliorer en juillet", ont-ils expliqué dans une note reprise hier par les agences de presse internationales. Mais l'équilibre entre l'offre et la demande reste, toutefois, "fragile", selon eux. Malgré des signes tangibles de reprise économique mondiale, le marché pétrolier est resté largement excédentaire au second trimestre 2020, d'où la prudence des analystes quant à l'évolution des prix du brut au second semestre. La hausse des prix du pétrole brut a ralenti au cours du mois dernier face à l'incapacité des gouvernements à régler la crise de la Covid-19 avec une recrudescence inquiétante de cas aux Etats-Unis et la réimposition de mesures de confinement dans de nombreuses régions du monde. Les prix continuent d'osciller autour de 40 dollars le baril depuis près d'un mois. L'incertitude principale "provient de la demande" mondiale en or noir, soutient Tamas Varga, analyste de PVM. Cette dernière "devrait enregistrer un bond massif au cours du second semestre, mais la grande question est de savoir si les dernières estimations de croissance seront ou non réduites par de nouvelles flambées de contaminations" à la Covid-19, estime-t-il. Les interrogations sont très fortes sur la vitesse de reprise de l'économie mondiale et notamment aux Etats-Unis où le prolongement de la première vague fait peser des craintes sur la capacité de l'économie américaine à se redresser rapidement. Le cap des 4 millions de cas officiels de Covid-19 a été dépassé jeudi dans le pays, ajoutant un million de cas en seulement deux semaines, selon l'université Johns Hopkins. "Si une deuxième vague se matérialise aux Etats-Unis, nous estimons qu'elle mettra en danger un total d'environ 5 millions de barils par jour à son apogée à la fin du mois d'août 2020", indiquent des analystes. Par ailleurs, les stocks de pétrole aux Etats-Unis restent problématiques puisqu'ils sont obstinément élevés. La production de pétrole américain montre, en effet, une résilience certaine. Elle a crû de 5% ce dernier mois à 11,1 millions de barils par jour.