Lors du meeting animé avant-hier à Sidi Bel-Abbès, le premier responsable du FLN a expliqué qu'il détient ces informations d'un responsable islamiste rencontré dernièrement à Londres, indiquant qu'un grand nombre de ces personnes déclarées “disparues” par leur famille vivent en Europe et en Afrique sous de fausses identités. “Certains disparus vivent en Europe sous de fausses identités”. Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général (SG) du FLN et ministre d'Etat, représentant personnel du président de la république, auteur de cette déclaration faite, lundi dernier, dans un meeting populaire à Sidi Bel-abès a révélé hier à Liberté “l'existence d'une liste de ces faux disparus”. “C'est un ressortissant algérien basé à Londres qui me l'a dit et qui détient les identités de ces faux disparus basés en Europe”, précisera à ce propos Belkhadem qui a de tout temps soutenu l'impératif de “faire toute la lumière sur les disparitions et de dire la vérité aux familles des disparus sur le sort de leurs enfants”. Le patron du FLN qui, pour rappel, vient d'animer un important meeting populaire à Londres autour de la charte présidentielle portant paix et réconciliation nationale, affirmera en outre détenir “des données sur ces disparus basés en Europe”. Me Farouk Ksentini, président de la commission nationale de promotion et de protection des droits de l'homme, et responsable du mécanisme ad hoc sur la question des disparus abondera dans le même sens. “Il y a parmi les disparus ceux basés en Europe, ceux qui se trouvent en Afrique et ceux qui sont retournés au maquis”, affirmera-t-il hier, contacté par téléphone. “Toutes les allégations des familles de disparus ne sont pas fondées”, indique-t-il tout en expliquant que “ce n'est pas parce que leurs familles les déclarent comme étant des disparus que nous devrions les compter comme de véritables disparus”. Il notera qu'“il faut que nous procédions à des vérifications minutieuses sur ces disparitions parce qu'il y a des disparus qui, en vérité, se trouvent quelque part à l'étranger”. Me Ksentini révélera, à ce propos, que dans le cadre des investigations de son mécanisme ad hoc sur les disparus, il a été mis en évidence “plus de cent vingt (120) disparus qui ont été déclarés officiellement disparus et qui ont rejoint par la suite leur famille en regagnant leurs domiciles respectifs”, dit-il. “Il s'agit de disparus réapparus durant la période s'étalant de 1995 à 1997”, précisera-t-il à ce propos Les familles de disparus ayant retrouvé leurs enfants n'ont pas par ailleurs jugé utile d'alerter les autorités : “après le retour de ces disparus, leurs parents qui les avaient initialement déclarés en tant que tels, n'ont pas signalé leur retour aux autorités, ils ont donc continuer à être officiellement considérés comme étant des disparus.” Comment le mécanisme ad hoc a-t-il mis en évidence leur retour ? “Il a fallu qu'on convoque ces familles une à une pour qu'elles nous disent que leurs parents disparus étaient revenus à la maison”, explique-t-il. Il reste à savoir si l'identité des faux disparus sera oui ou non rendue publique pour mettre fin aux assertions des associations des familles de disparus qui affirment toujours que leurs enfants sont détenus “dans des cachots, des casernes et des prisons militaires”. NADIA MELLAL