Les familles de disparus ont tenu, hier, leur rassemblement hebdomadaire devant le siège de la commission nationale de promotion et de protection des droits de l'homme (CNPPDH). Lila Ighil, la présidente de l'association nationale des familles de disparus (ANFD), présente, hier, n'a pas manqué de réagir par rapport aux récentes déclarations faites par Abdelaziz Belkhadem, le secrétaire général (SG) du FLN et Me Farouk Ksentini, le président de la CNPPDH et du mécanisme ad hoc sur les disparus selon lesquels certains disparus vivent en Europe sous de fausses identités. “Les déclarations de Ksentini ont toujours été contradictoires par rapport à la question des disparus”, dit-elle d'entrée. “Ksentini dit qu'il y a environ une centaine de disparus qui se trouvent en Europe ou ailleurs, mais que peut représenter ce chiffre par rapport aux six mille cent quarante six (6 146) disparus qui ont été recensés par sa commission elle-même”, souligne-t-elle. “Nous n'avons pas les moyens de vérifier où se trouvent les disparus, et Ksentini lui-même a toujours dit que sa mission n'a pas de prérogatives lui permettant de faire des recherches sur ces disparus”, expliquera à ce propos la présidente de l'association. “C'est pour cette raison, d'ailleurs, qu'on a de tout temps revendiqué que le mécanisme ad hoc de Ksentini soit doté suffisamment de prérogatives pour lui permettre de mener de véritables et sérieuses enquêtes et investigations.” Pour notre interlocutrice, ce n'est pas la première fois que des responsables politiques en Algérie parlent de “faux disparus”. “Zerhouni (le ministre de l'intérieur et des collectivités locales) a déclaré en 2000 que des personnes signalées comme étant des disparues se trouvent dans les maquis”, soutient-elle avant de revendiquer la liste des “faux disparus” : “qu'ils nous donnent et qu'ils rendent publique la liste de ces faux disparus avec leurs noms et leur nombre,” demande-t-elle. N. M.