Président de l'association des arts El-Hidhab, Abdelhamid Sahraoui a dévoilé, à travers ses œuvres, notre Sahara dans plusieurs villes, notamment à Marrakech, à Marseille et à New York (USA). L'exposition se tient jusqu'au 26 septembre. Passent les années, passent les siècles, les récits vont de "l'Algérienne" de mère en fille puis de l'épouse à l'enfant. Sur ce point, le récit s'actualise au temps présent pour se nomadiser au gré du temps et jusqu'à envoûter d'autres générations à l'aide de la sagesse qu'il y a à extraire de nos légendes du terroir. Et à propos de nomade, l'artiste peintre Abdelhamid Sahraoui narre à l'empreinte du rawi (conteur) l'Histoire de l'art rupestre, du Tassili à nos jours. Non qu'il s'agit d'ogres ou de djinn, mais du vécu de ces hardis nomades qui s'émerveillent aux images sans cesse changeantes de leur paysage que caresse le vent du désert. Alors, heureux "le charbonnier" qui s'émerveille à "la vue" de l'inégalable beauté de notre désert. Toutefois, le thème que s'est choisi cet enfant de Sougueur (ex-Trézel), ou Aïn Sougour (Tiaret), ne peut se désolidariser de l'envie d'une randonnée dans l'immensité du Sahara où ce "marabout" des pinceaux narre l'iconographie des peintures et gravures du Tassili. Autrement, il y a comme une "turbulence" issue du "vent du sud" qui souffle dans l'intérieur désormais sableux de la galerie d'art Mohammed-Racim de l'établissement arts et culture où l'artiste peintre, qui est aussi adepte de l'Union nationale des artistes algériens, a dressé une khaïma. Diversement, le tour de l'exposition est constellé d'éclatantes toiles, où la frétillante variété des tons invite le curieux de l'art à entrer sous l'attrayante lumière de "Ghardaïa" et sa vallée du M'zab. Il y adapte ainsi l'interprétation d'une existence chargée d'expérience, mais aussi si riche d'épreuves de la vie. Et même si le conte ne s'évoque plus au clair de la lune de l'oasis, cet élève issu de l'école de l'autodidactie ressuscite, à l'aide du figuratif et de l'abstrait, l'exaltante aventure qu'il a vécue dans l'Eden où se côtoie L'Oiseau et l'Enfant (1977) que chante Myriam Lopes Elmosnino, dite de son nom de scène Marie Myriam. Et, au-delà de l'enceinte sableuse de dunes de "Tamanghasset", s'ouvre Le Tassili n Ajjer, ce berceau de notre reine berbère Tin Hinan (IVe siècle) qu'est l'aïeule originelle de la "femme bleue" et des Touaregs nobles de l'Ahaggar. Emmené à l'allure altière du chameau vers le pic d'Iharen ou Laperrine à "Tam", il est loisible au visiteur d'aller sur l'itinéraire des "Trois Femmes". En ce sens, "la danse spirituelle" y est esquissée à l'ocre sableux et au bleu du "Targui". Ayant le talent façonné à l'art figuratif, ce président de l'association des arts El-Hidhab (les Hauts-Plateaux) sarcle ses toiles à l'authenticité de l'image qui s'offre au regard, a-t-on su de ce globe-trotter qui a parcouru la médina de Marrakech (Maroc) dite aussi "la ville rouge" ou la "ville ocre", mais aussi la galerie Africum Vitae à Marseille. Mais pas que, puisque l'artiste Abdelhamid Sahraoui a illustré notre Sahara jusqu'à New York (1996). Outre le réalisme, Abdelhamid Sahraoui, épris de "mobilité", rend "hommage" à Mouloud Feraoun dit "Fouroulou" (1913-1962) ainsi qu'à Victor Hugo (1802-1885), le père des Misérables, qu'il est loisible d'apprécier jusqu'au 26 septembre prochain. Allez-y donc, car c'est si beau !