La doyenne des artistes-peintres algériennes, Leïla Ferhat, expose depuis jeudi ses toiles à Paris. Des oeuvres semi-figuratives oscillant entre le vécu et les rêves. Ses toiles, une trentaine exposées au Centre culturel algérien à Paris, marient authenticité et modernité dans un foisonnement de couleurs et de mouvements. De la scène de la femme moderne dansant élégamment, vêtue d'un tutu, à celle de la femme touarègue jouant du tindi, ce sont des images puisées dans le quotidien qui sont renvoyées par l'artiste. La belle oasis algérienne mettant en lumière la couleur ocre et l'homme targui préparant le thé sont les autres sujets traités par Leïla Ferhat, dont «l'inspiration, dit-elle, mûrit à la substance du vécu et du rêve». «Je fais dans le semi-figuratif. Mais, la plupart de mes oeuvres s'inspirent du quotidien d'une Algérienne mue par le souci de transmettre, sans se référer à aucune école classique, des messages clairs et précis», a-t-elle confié, lors du vernissage, mercredi soir. Interrogée sur la dominance du bleu dans ses toiles, elle a estimé que cette couleur «apaise et n'est pas agressive», à l'inverse d'autres. Pour elle, le bleu renvoie à la mer, à la gaité et à la spontanéité. Racontant son amour pour la peinture, Leïla Ferhat se rappelle, que depuis qu'elle était collégienne elle était chargée des décorations des classes en fin d'année scolaire. «C'est là où mon aventure avec l'art pictural commença, dit-elle, avant que les livres d'art des grands maîtres, Van Gogh, Picasso, Magritte ne viennent aiguiser ma curiosité». Même à la «retraite», l'artiste-peintre ne connaît pas de moment de répit. «Depuis que j'ai arrêté l'enseignement, je me suis mise à peindre de plus en plus», confie la septuagénaire. Olga Allel, une artiste-peintre et une vieille connaissance de Mme Ferhat, dit être «émerveillée» par les tableaux de sa collègue qu'elle n'a pas revue depuis une quinzaine d'années. «A travers ses toiles, je voyage en Algérie, un pays où j'ai passé les meilleurs moments de ma vie», avoue Olga qui dit «regretter la bonhomie des Algériens et Algériennes dont Leïla Ferhat fait partie». Diplômée de l'Ecole nationale des beaux-arts d'Alger (option décoration) en 1971, Leïla Ferhat a reçu plusieurs distinctions dont la médaille d'or au Salon international de Riom (France 1980) et la médaille d'or à Puy-en-Velay (France 1982). Ses travaux ont été exposés au Maghreb, en Europe, dans les pays du Golfe, en Amérique latine, au Canada. Son exposition à Paris prendra fin le 8 mars, Journée mondiale de la femme. La cérémonie de clôture sera égayée par la musicienne Kahina Afzim et la poétesse Kaliam.