Prévu initialement pour le 12 juillet dernier avant d'être renvoyé pour hier, dimanche 20 septembre, le procès du jeune activiste Aghilès Bouraba, qui devait avoir lieu au tribunal de Larbâa Nath Irathen, dans la wilaya de Tizi Ouzou, a été encore une fois reporté au 4 octobre prochain, a-t-on appris auprès des avocats de la défense des détenus du mouvement populaire. Les avocats, Mes Kader Houali et Sofiane Dekal, qui se sont exprimés à la sortie du tribunal, ont expliqué que le procès de cet activiste du Hirak est renvoyé à la demande du tribunal pour absence des avocats de la partie civile, à savoir, entre autres, la Sûreté nationale. Comme de nombreux autres activistes du Hirak à Tizi Ouzou, Aghilès Bouraba, dit Smaïl, a été poursuivi pour ses publications sur les réseaux sociaux. En application des articles 439 et 440 du code de procédure pénale, trois chefs d'accusation, à savoir "incitation directe à attroupement non armé", "outrage à corps constitués" et "diffamation", ont été retenus contre lui. Alors qu'une dizaine d'avocats du collectif se sont mobilisés pour la défense de ce jeune activiste, devant le tribunal de Larbâa Nath Irathen, un imposant rassemblement de soutien a été organisé par des citoyens qui scandaient des slogans réclamant la libération de tous les détenus d'opinion, d'autres dénonçant l'acharnement judiciaire et policier qui continue de cibler les militants du Hirak à Tizi Ouzou et d'autres encore plaidant pour l'instauration d'un Etat civil et non militaire en Algérie. Présent à ce rassemblement de soutien, Ali Laskri, ancien premier secrétaire national du FFS, a appelé à une solidarité plus accrue envers les détenus d'opinion et a estimé qu'"à travers cet acharnement judiciaire à l'encontre des activistes du Hirak, le pouvoir vise à casser la révolution du peuple et à faire passer son référendum et sa Constitution". À noter qu'à Tizi Ouzou, plus d'une vingtaine d'activistes ont fait l'objet de poursuites depuis le début du confinement sanitaire en mars dernier pour les mêmes chefs d'inculpation. Et cela, alors qu'un dispositif des plus impressionnants est déployé chaque vendredi au centre-ville de Tizi Ouzou pour empêcher la reprise des marches du vendredi.