Un rassemblement de soutien a été observé, hier matin, devant le siège de la sûreté de wilaya de Tizi Ouzou en soutien à un jeune activiste du hirak convoqué par la police suite à ses publications sur les réseaux sociaux. Ils étaient plus d'une centaine, entre citoyens, avocats et militants politiques, à braver la situation sanitaire pour prendre part à ce rassemblement, qui s'est tenu au moment même où, à l'intérieur du siège de la sûreté, les policiers de la brigade de lutte contre la cybercriminalité auditionnaient l'activiste Amrani Mohand Arezki, un jeune du village El-Kalâa, dans la commune de Tigzirt. Interrogés sur l'objet de sa convocation, ses camarades disent ignorer les faits qui lui sont reprochés, mais expliquent que la page facebook gérée par le concerné n'est qu'une page d'information sur l'actualité de son village qui n'a rien à avoir avec la politique. Durant tout le temps qu'a duré ce rassemblement, les présents ne cessaient de scander des slogans réclamant la libération du jeune Amrani et de tous les autres détenus politiques et d'opinion. "Libérez les détenus, ils ne vendaient pas de la drogue", scandaient-ils, entre autres. Plusieurs slogans scandés durant les marches de la révolution populaire, tels que "Etat civil et non militaire", ont été également repris en chœur par les manifestants. Le député du RCD Mohand Arezki Hemdous, qui a pris part à ce rassemblement, a tenu à dénoncer le fait de convoquer des activistes au moment, dit-il, "où la logique veut que l'on s'occupe plutôt de la gestion de la pandémie de coronavirus". "Au moment où le peuple se démène contre cette pandémie, le pouvoir profite en utilisant l'appareil judiciaire pour régler ses comptes avec les activistes du hirak et mettre la pression sur eux. Le pouvoir est déjà dans l'après-pandémie. C'est une opération nationale qui a pour objectif d'intimider et d'étouffer le hirak avant sa reprise", a-t-il estimé. À noter que cet activiste de Tigzirt est le quatrième à être convoqué par la police rien que durant cette semaine dans la wilaya de Tizi Ouzou, tant trois jeunes autres activistes ont été déjà convoqués le début de la semaine en cours par la sûreté de daïra de Tizi Gheniff, dans le sud de la wilaya. Avant eux, plusieurs autres ont été déjà convoqués à Draâ Ben Khedda, à Mekla et à Tizi Ouzou.