n Un rassemblement tenu hier devant le tribunal de Tizi Ouzou en soutien à trois détenus du Hirak présentés devant le juge a été sauvagement réprimé par les forces de l'ordre déployées tout autour de l'enceinte de la justice. Selon des sources sur place, dix participants à ce rassemblement de soutien, dont deux élus de l'APC de Mâatkas et la sœur du détenu, Ziani Rabah, arrêté et placé sous mandat de dépôt le week-end dernier, ont été interpellés par la police. Selon maître Badreddine Boualeg, un des avocats du Collectif de défense des détenus du Hirak, les plaidoiries des avocats venaient à peine de commencer dans l'affaire Ziani lorsque cette répression s'est abattue, vers 17h30, sur les manifestants qui attendaient à l'extérieur. Selon le même avocat, les procès de Hemali et Bougharbi, deux autres détenus du Hirak, se sont déroulés dans le calme, ce qui n'est pas le cas du procès de Rabah Ziani, ce jeune étudiant arrêté pour ses publications sur les réseaux sociaux. Ce qui a amené les avocats, dit-il, à se retirer. "Nous avions signifié au juge qu'on ne pouvait pas continuer à plaider pendant que les libertés sont réprimées aux abords du tribunal", nous a déclaré maître Boualeg qui a tenu à dénoncer cette répression. À 18h, les manifestants interpellés n'avaient toujours pas été relâchés. "Nous prenons à témoin l'opinion publique sur tous les dépassements survenus devant le tribunal visant des citoyens pacifiques et nous réitérons notre engagement à demeurer mobilisés pour défendre tous les détenus d'opinion et à faire triompher l'édification d'un Etat de droit", lit-on dans un communiqué rendu public par le collectif des avocats de la défense. S. LESLOUS