Résumé : Nedjma et Fadhéla ont obtenu leur visa et partent à Londres, sans avoir prévenu Rédha. Le taxieur, un compatriote, leur déconseille l'hôtel et leur propose de louer des chambres dans un cottage. Il conseille à Nedjma d'appeler son fils avant de lui rendre visite. Mais elle tient à le surprendre... Le taxieur Ali a appelé les propriétaires du cottage afin de réserver une chambre double dans une petite maison élégante de campagne dont les grandes fenêtres sont ouvertes sur un jardin fleuri. Les propriétaires sont assis sous un parasol. Ils se lèvent pour les accueillir chaleureusement. Ali insiste pour les conduire où elles veulent durant leur séjour. Nedjma et Fadhéla se sont installées dans une chambre. Etant impatientes de voir Rédha, il les emmène au quartier où il réside au deuxième étage d'un bâtiment. Elles le remercient puis montent rapidement. Nedjma sonne à la porte plusieurs fois avant qu'on leur ouvre. Rédha bat des paupières, bouche bée, figé par la surprise. - Pas de bonsoir ? Pas de bienvenue ? - Vous, ici ? souffle-t-il. Nedjma est vraiment déçue par son accueil et aussi par sa tenue. En fait, il ne porte rien qu'une grande serviette de bain, nouée à la taille. De l'eau ruisselle de ses cheveux. - Tu vas prendre froid, dit Nedjma, une boule dans la gorge. Soit tu nous invites à entrer, soit nous repartons. Rédha s'efface et les laisse entrer, encore sous l'effet de la surprise. - Je m'excuse, dit-il. Je ne vous attendais pas... - Tu veux dire que nous aurions dû appeler avant, rétorque Nedjma, livide. Qu'ai-je fait au bon Dieu pour mériter cet accueil ? Rédha veut se rattraper en voulant la prendre dans ses bras, mais elle le stoppe d'un geste de la main. - Mais non, tu es la bienvenue. Vous, rectifie-t-il. J'étais surpris, c'est tout. - Va t'habiller. Nous parlerons après. - Rédha ! C'est le livreur de pizzas ? demande un jeune homme, arrivant dans le salon en sortie de bain, avant de s'arrêter, le regard interrogateur. - Bonsoir ! Nedjma ne répond pas. Elle a eu la chair de poule. - Où est Bryan ? - Il vit ailleurs maintenant, répond le jeune homme, à la place de Rédha qui a rougi. Pourquoi ? Êtes-vous là pour lui ? - Non. Je suis là pour... mon fils. - Je m'excuse alors. - Yemma, je te présente Saïd. Saïd, ma mère et ma femme. Il s'empresse de tendre la main mais Nedjma ne la saisit pas. - Vous devriez aller vous habiller si vous ne voulez pas prendre froid. Tous deux se dirigent vers un couloir. Nedjma s'assoit, imitée par Fadhéla qui n'a pas dit un mot. Elle est inquiète. - Je crois qu'il est fâché, murmure-t-elle. Yemma, nous n'aurions pas dû venir. Il ne vit pas seul. Nous ne serons jamais à l'aise ici? Je crois que nous ferions mieux de repartir. Je ne veux pas me fâcher avec lui. - Il n'a rien à te reprocher. C'est mon idée. Ne t'inquiète pas, ma fille, je suis avec toi. Je ne le laisserai jamais te faire de mal. Quelques minutes plus tard, Rédha revient habillé. Son colocataire aussi, mais ce dernier part après leur avoir souhaité une bonne soirée. - Vous auriez dû m'appeler, leur reproche-t-il. Je serais venu vous chercher. J'aurais mis de l'ordre dans l'appartement, dit-il en débarrassant la table basse de cartons de pizzas et des cannettes de bière. - Premièrement, il aurait fallu que tu répondes aux coups de fil. Quant à ça, ça ressemble plus à un dépotoir qu'à un appartement, réplique Nedjma. Jamais je n'aurais cru que tu puisses supporter de vivre ainsi. Je ne te reconnais plus. Que t'est-il arrivé ? Et puis pourquoi Bryan est parti ? Rédha lui apprend qu'il s'est marié. La réponse l'aurait soulagée si elle l'avait trouvé seul et dans un appartement mieux entretenu, s'il les avait mieux accueillies. Il y a tant de si qu'elle en a le tournis. Elle se sent mal...
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