Au cœur de l'entrepreneuriat en Algérie à l'heure du numérique, la start-up et les incubateurs ont une place de choix dans la stratégie de relance et de diversification de l'économie nationale. Et pour optimiser ces entités technologiques à caractère économique, le gouvernement a décidé de la création d'un Comité national de labellisation dont les missions ont été précisées dans le Journal officiel n°55 datant de la semaine dernière. Les membres de ce comité d'envergure nationale sont désignés par arrêté du ministre chargé des Start-up, sur proposition des ministres dont ils relèvent, pour une période de trois ans renouvelables. Il se réunit, au moins, deux fois par mois, regroupe les représentants du ministre chargé des Start-up, celui des Finances, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de la Poste et des Télécommunications, de l'Industrie, de l'Agriculture, de la Pêche et des Productions halieutiques, du Numérique et celui de la Transition énergétique et des Energies renouvelables. Le Comité en question, qui a toute latitude de faire appel à des compétences externes, exige des représentants des ministères énumérés une "expérience professionnelle suffisante dans les secteurs de l'innovation ou des nouvelles technologies". Mais le fait saillant de ce décret réside dans le fait d'aborder les "conditions d'attribution du label à la start-up qui en même temps définissent, pour la première fois et de manière très claire, ce qu'on considère, en Algérie, comme une ‘start-up'. Il est question, alors, de toute société de droit algérien dont l'existence ne dépasse pas huit ans. Le modèle d'affaires de la société doit s'appuyer sur des produits, des services, le business model ou tout autre concept innovant. Il est pris en compte, également, le chiffre d'affaires annuel qui ne doit pas dépasser le montant fixé par le comité national. Le capital social doit être détenu à, au moins, 50% par des personnes physiques, des fonds d'investissement agréés ou par d'autres sociétés disposant du label start-up. Le potentiel de croissance de la société doit être suffisamment grand et la société ne doit pas avoir plus de 250 employés". Au chapitre 6, le texte parle aussi de la labélisation des incubateurs. "Est éligible pour le label ‘incubateur', toute structure publique, privée ou en partenariat public-privé qui propose un appui aux start-up et aux porteurs de projets innovants, en ce qui concerne l'hébergement, la formation, le conseil et le financement et doivent disposer d'un personnel qualifié", lit-on sur le document de loi qui n'exclut pas, par ailleurs, les projets innovants. À ce propos, il stipule que "toute personne physique ou groupe de personnes physiques peut prétendre au label ‘Projet innovant', pour tout projet se rapportant à l'innovation". Il est exigé, de ce fait, la présentation du projet et ses aspects d'innovation, les éléments prouvant le fort potentiel de croissance économique, les qualifications scientifiques et/ou techniques et l'expérience de l'équipe en charge du projet ou, le cas échéant, tout titre de propriété intellectuelle et tout prix ou récompense obtenus.