Ce nouveau dispositif de régulation permettra d'éviter que des programmes soient affectés à l'importation de produits disponibles ou fabriqués au niveau local. De nouvelles mesures visant à réguler les importations de produits pharmaceutiques et d'équipements médicaux viennent d'être mises en place par le ministère en charge du secteur, nous ont indiqué des sources au fait du dossier. "Pour éviter les pénuries, tout en rationalisant les dépenses du pays en devises, des dispositions de monitoring et d'évaluation régulières viennent d'être mises en vigueur à travers l'exigence d'une attestation de régulation pour toute opération de domiciliation bancaire d'importation de produits pharmaceutiques", précisent ainsi nos sources. De fait, les établissements bancaires de la place viennent d'être destinataires d'une instruction, émanant de l'Association des banques (Abef), leur enjoignant d'exiger "une attestation de régulation" pour toute opération d'importation de produits pharmaceutiques ou de dispositifs médicaux. Datée du 24 septembre courant, la note de l'Abef, qui se réfère à des instructions du ministère des Finances, précise ainsi à l'adresse des P-DG de banques, qu'"il est désormais exigé des établissements pharmaceutiques ou opérateurs économiques du secteur de la pharmacie de fournir, dans le dossier de pré-domiciliation bancaire de leurs opérations d'importation de produits pharmaceutiques et de dispositifs médicaux, une attestation de régulation délivrée par les services du ministère de l'Industrie pharmaceutique". Cette nouvelle exigence, faut-il le souligner, n'a pas manqué de susciter quelques réticences et appréhensions chez les opérateurs du secteur, redoutant surtout de nouvelles entraves bureaucratiques ; au moment où ils font déjà face à de nombreuses difficultés liées notamment aux restrictions réglementaires imposées au commerce extérieur, mais aussi à la mauvaise conjoncture économique et sanitaire. Or, nous affirment des sources proches du ministère de l'Industrie pharmaceutique, la délivrance du nouveau document en question, à savoir "l'attestation de régulation" exigée pour les pré-domiciliations bancaires, ne constitue aucunement une entrave à l'importation dans la mesure où les opérateurs du secteur peuvent la demander et l'obtenir auprès des services du même département ministériel dans les délais les plus courts et sans aucune contrainte ou lenteur administrative. Interrogées, en ce sens, sur les motifs et les objectifs de ces nouvelles dispositions, nos sources expliquent qu'il ne s'agit ni plus ni moins que de simples instruments de régulation des programmes d'importations de produits pharmaceutiques de façon à en assurer un suivi régulier et rationnel, en rapport avec les besoins réels du marché national. En termes plus clairs, explicitent encore nos sources, il est surtout question, à travers ce nouveau dispositif de régulation, d'éviter que des programmes et des dépenses en devises soient affectés à des importations de produits déjà disponibles ou fabriqués en volumes suffisants au niveau local. Dans le contexte économique très défavorable que connaît actuellement le pays, il s'agit également de rationaliser les dépenses en devises et de les allouer à bon escient, en les affectant à l'achat de produits pharmaceutiques manquants et en évitant l'importation de ceux déjà disponibles et qui finissent souvent par dépasser les limites de péremption. À souligner, enfin, que ces nouvelles exigences de régulation, imposées pour le moment au seul segment pharmaceutique, devraient être étendues par la suite à d'autres branches d'importation.