C'est un pavé dans la mare que vient de jeter le groupe algéro-turc, Truva, chargé du projet de réhabilitation et de modernisation de trois hôtels publics "le Bracelet d'argent", "le Belloua" et "Lalla Khedidja" à Tizi Ouzou. Selon ses représentants, le groupe Truva est, depuis mardi dernier, interdit sans aucun préavis, et "en violation de la décision prise lors de la dernière réunion tenue au ministère du Tourisme" d'accès à ces trois chantiers appartenant à l'Entreprise touristique de Kabylie (ETK). "Nous sommes choqués ! L'ETK a fait intervenir la force publique pour nous interdire, sans préavis, l'accès à nos chantiers. Cela intervient au moment même où nous avons pris l'engagement de livrer notamment Le Bracelet d'argent dans 15 jours et le reste avant la fin de l'année", s'est indignée la représentante de Truva, Mme Hamia Moundjia Chourouk, expliquant qu'il s'agit là d'une violation de la décision prise lors de la réunion du samedi 26 septembre avec le SG du ministère du Tourisme. "Lors de cette rencontre, on s'est engagé, en présence même du président de l'ETK, à livrer, en premier, l'hôtel le Bracelet d'argent dans 15 jours en contrepartie de la régularisation de notre situation administrative et financière. Seulement, l'ETK a agi autrement en résiliant nos contrats 48 heures après cette décision", a-t-elle dénoncé. "Au lieu de régler nos situations financières qui traînent depuis des mois et de nous aider à livrer ces hôtels à temps, on ne trouve pas mieux que de résilier nos contrats en phase finale des travaux et de séquestrer nos équipements", a-t-elle martelé avant de se demander : "Qui veut faire de Truva un bouc émissaire pour cacher les causes réelles de ce retard dans la livraison de ces trois hôtels ?" Dans ce sillage, la représentante de Truva a assuré que le taux d'avancement des travaux, établi fin juillet dernier, est de 93% pour le Bracelet d'argent, 90% pour le Belloua et 70% pour Lalla Khedidja. Quant aux taux de paiement, ils sont respectivement de 35%, 35% et 34%, a-t-elle regretté. "Au lieu de nous payer, l'ETK a appelé une autre entreprise pour finir les travaux sans le respect des procédures de résiliation. D'ailleurs, on se demande sur quelle base juridique cette entreprise a été installée ? Pis encore, nous estimons qu'il y a eu vol de notre matériel, qui est toujours au niveau de ces hôtels", a accusé notre interlocutrice, en rappelant que "le wali de Tizi Ouzou a expliqué, dans une déclaration à la presse, qu'avec le taux d'avancement actuel des travaux, il est plus utile et rentable au maître de l'ouvrage de terminer les travaux car la procédure de résiliation et de relance des travaux va encore prendre du temps", a-t-elle poursuivi. La représentante de Truva a adressé un courrier au président de la République où elle a dénoncé cette résiliation estimant qu'"il s'agit d'une résiliation sans respect des lois et procédures de la République algérienne, puisqu'aucune notification écrite ne nous a été signifiée et encore moins publiée". "De plus, il y a eu l'installation d'une entreprise sans que les attachements de clôture de constats des travaux effectués, notamment ceux hors cadre marché, travaux complémentaires, pour lesquels nous réclamons la régularisation, et que le directeur général de l'ETK en avait pris l'engagement", a-t-elle insisté.