En réaction à la requête adressée, par les avocats de Khalida Toumi, au chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, l'appelant à préserver les droits de la prisonnière, le procureur de la République près le pôle pénal national spécialisé dans la lutte contre le crime économique et financier a soutenu que cette dernière "ne se trouvait pas en situation de détention arbitraire". La lettre en question a été transmise à la Présidence le 29 août dernier, mais en absence d'une réponse à ce courrier, le collectif de défense a décidé, samedi dernier, de médiatiser la démarche. 24 heures plus tard, le parquet a jugé nécessaire d'apporter sa version des faits, démentant ainsi les affirmations selon lesquelles, "cette affaire aurait fait l'objet de violations des procédures". Le parquet a précisé que la détention provisoire de Khalida Toumi en cours depuis le 4 novembre 2019 a "été reconduite à deux reprises, la première par le juge d'instruction en date du 12 février 2020 et la deuxième fois par la Chambre d'accusation en date du 8 juin 2020 en application de l'article 125 bis du code de procédure pénale qui autorise la prolongation de la détention provisoire en matière délictuelle en cas d'existence d'expertises judiciaires en cours d'élaboration, de collecte de preuves ou encore de recueil de témoignages en dehors du territoire national". Dans une déclaration à notre journal, Me Boudjemâa Ghechir estime que le parquet près le pôle pénal national spécialisé dans la lutte contre le crime économique et financier "veut interpréter la loi à cette manière" expliquant que le cas de Khalida Toumi entre dans le cadre de l'article 125 du code de procédure pénale "traitant des délits et non dans le cadre de l'article 125 bis qui concerne uniquement les crimes. Et en matière délictuelle, la détention préventive ne peut excéder 4 mois". "Il n'y a aucune expertise ni commission rogatoire à l'étranger en cours, car l'affaire concerne des factures de prestations et non pas des faits de corruption ou de transferts illicites d'argent à l'étranger. Dans le dossier, il y a seulement cinq cartons contenant des rapports de l'IGF d'ailleurs élaborés à la demande de Mme Toumi lorsqu'elle était encore en exercice et dont elle n'a jamais eu un retour de la part du ministère des Finances. Ces rapports ont été plus tard transmis à la justice", conclut l'avocat.