Des médecins, toutes spécialités confondues, se sont rendus au chevet de la population de cette région montagneuse de la wilaya de Sétif, qui a souffert des affres du terrorisme. Les membres de l'association Les caravanes médicales Ness El-Khir de la wilaya de Sétif ont repris le vendredi 9 octobre leur bâton de pèlerin pour sillonner, après sept mois de halte due au nouveau coronavirus, les différentes régions de Sétif et des wilayas avoisinantes. En effet, la 28e station des bénévoles a été la commune d'Oued El-Bered, à l'extrême nord-est de la wilaya de Sétif. Un véritable hôpital avec différentes spécialités a été, dès la matinée de vendredi, installé au niveau du lycée Chaâlal-Hammou du chef-lieu de la commune pour accueillir pas moins de 450 patients pour des consultations. Les patients ont, dès les premières heures de la matinée, afflué vers la structure. De bouche à oreille, les habitants du chef-lieu de commune et des villages avoisinants ont appris que des médecins toutes spécialités confondues (médecine générale, cardiologie, médecine interne, chirurgie dentaire, gynécologie, chirurgie générale, pédiatrie, ORL, ophtalmologie, orthopédie, audioprothèse et prothèse des membres) seront au chevet de la population de cette région montagneuse qui a, des années durant, souffert des affres du terrorisme. Accueilli à bras ouverts par les habitants de la région, l'association El-Yatim (L'orphelin) de la localité et les autorités locales, les praticiens exerçant dans le privé et dans le public se sont vite installés. Des salles de cours font office de salles de consultation. Le travail a commencé aussitôt le matériel (des échographes et des électrocardiogrammes) installé. "Nous assurons toutes les spécialités et chaque salle est dédiée pour une spécialité. Nous assurons des consultations spécialisées et délivrons même les médicaments que nous prescrivons. Notre pharmacie est omniprésente et ne cesse d'être étoffée. Nous sommes conscients que dans les zones déshéritées la population ne se soigne pas parce que, souvent, les malades et leurs parents n'ont pas les moyens d'acheter les médicaments. C'est pour cela que nous avons décidé de constituer une pharmacie ambulante qui sillonne, avec nous, les communes et les villages", a expliqué le Dr Belkhodja Mohamed Bachir, président de l'association Les caravanes médicales, qui a indiqué que 200 ordonnances ont été délivrées. Les autres patients bénéficient des avantages de la carte Chifa. Et de préciser : "Le plus important, c'est le suivi des patients. Notre association assure, en effet, le suivi spécialisé dans toutes les spécialités avec, si nécessaire, des examens complémentaires dont le bilan, l'imagerie (scanner et IRM) ainsi que les interventions chirurgicales, à titre gratuit. Aujourd'hui (vendredi, ndlr), nous avons 12 patients qui doivent être suivis." Le groupe de bénévoles, qui ne cesse d'être élargi d'une caravane à l'autre, travaille en étroite collaboration avec des cliniques privées et des établissements publics. Sur un autre volet, le Dr Belkhodja a indiqué à Liberté que les pathologies fréquentes constatées au niveau de cette région sont les problèmes respiratoires (broncho-pulmonaires) dus au froid car la région est montagneuse, la thyroïde (goitre), l'hypertension artérielle et le diabète. En marge de cette opération, l'association El-Waffa d'El-Eulma a mis la main à la pâte pour assurer le dépistage du cancer du sein à l'occasion d'Octobre rose. Pas moins de 30 femmes ont été dépistées dont 5 doivent bénéficier d'examens spécialisés (mammographie), a-t-on appris. À noter que le respect du protocole sanitaire, dont la distanciation physique, le port du masque et la désinfection des mains, a été le souci des organisateurs de cette caravane, qui ont travaillé en étroite collaboration avec les autorités locales de la région.