Une vraie indépendance de la justice, plus de moyens pour les juges et participation des magistrats à l'élaboration de leur statut ; après deux jours de débats, les membres du conseil national du Syndicat national des magistrats (SNM) sont revenus aux fondamentaux en rappelant ses principales revendications. Dans le communiqué final qui a sanctionné,hier, les travaux du conseil national du syndicat, tenus à Alger, il est notamment question d'une "quête" d'une véritable indépendance de la justice. S'exprimant spécialement sur le volet "pouvoir judiciaire" dans le projet de révision de la Constitution, le communiqué du conseil national du SNM salue les dispositions relatives à l'indépendance de la justice, mais rappelle que cela "doit être concrétisé" lors de l'élaboration des lois organiques. En attendant la concrétisation de la promesse d'une vraie indépendance de la justice, le SNM demande au Conseil supérieur de la magistrature (CSM) "d'exercer ses prérogatives" en protégeant les juges et sollicite également "la protection de l'Etat" qui doit "réunir les conditions d'un rendement judiciaire de qualité". Le syndicat réclame également que soient "éliminées les difficultés" qui pèsent sur les magistrats, "notamment en ces moments difficiles". Sans citer de partie précise, le SNM exprime "sa solidarité totale" avec les magistrats "à travers toutes les circonscriptions judiciaires" et "son engagement à rester à leur côté" face à ce qui peut "attenter à leur honneur et leur protection contre toute pression d'où qu'elle vienne". En plus des dispositions contenues dans le projet de révision constitutionnelle, le Syndicat national des magistrats attend la révision du statut des juges. Il demande à y être associé. Pour cela, il a créé une commission chargée de formuler des propositions aux autorités compétentes. Hier, à l'ouverture des travaux du conseil national du SNM, le président de l'organisation syndicale a rappelé que le syndicat n'était "le comité de soutien de personne". "Le SNM (...) précise que le syndicat n'est le comité de soutien de personne et n'est en opposition avec personne", avait-il indiqué. La tenue de cette session du conseil national du SNM intervient en pleine controverse sur le rôle des magistrats. Les juges sont souvent pointés du doigt lorsqu'il s'agit de mettre en cause l'indépendance de la justice. Ce sont eux qui sont soupçonnés de recevoir des ordres du pouvoir exécutif ou d'autres milieux. Une accusation qui revient comme un leitmotiv ces derniers temps avec les lourdes peines prononcées contre des activistes du Hirak populaire.Beaucoup y voient, en effet, une instrumentalisation de l'appareil judiciaire pour étouffer la manifestation populaire. La position des juges est également fragilisée par les avocats qui les soupçonnent de céder au caprice du pouvoir politique. Les deux composantes de l'appareil judiciaire se regardent en chiens de faïence et s'accusent mutuellement de chercher à créer le scandale.