Résumé : Le mot laissé par Saïd la met hors d'elle. Elle frappe à la porte de sa chambre. Elle découvre qu'il est parti, emportant toutes ses affaires. Elle éprouve le besoin de se confier et appelle sa belle-mère qui lui rappelle qu'ils ont fait un mariage d'amour. À elle de préserver son foyer. Lorsque Rédha rentre en fin de journée, elle lui montre le mot. En colère et déçu, il va s'enfermer dans la chambre... - Rédha, depuis qu'il est parti, tu sembles malheureux. Crois-tu que c'est de ma faute ? l'interroge Fadhéla, inquiète de le voir triste et silencieux à ses retours du bureau. Tu passes tes journées loin de moi et quand tu rentres, c'est à peine si tu échanges deux ou trois mots. C'est à peine si tu goûtes aux plats que je prépare avec amour. Rédha, parle-moi. - Tu te fais des films toute seule. Je ne te reproche rien, répond-il. Je rentre fatigué. Parfois je prends un goûter, c'est pourquoi je n'ai pas très faim au dîner. - Que tu sois rassasié, je peux le comprendre, mais que tu n'aies plus rien à me dire, cela m'inquiète, insiste Fadhéla. Cela fait trois semaines que tu as commencé à travailler et depuis je te sens différent. Je me sens seule. Tu m'ignores complètement. - Comment cela ? - Tu t'es mis au sport le week-end, lui rappelle-t-elle. Cela ne te suffisait pas d'être avec tes collègues durant la semaine, il fallait que tu aies les mêmes activités qu'eux. Nous ne sortons plus ensemble. - Je suis désolée, ma chérie. Je voulais me rapprocher d'eux et me lier d'amitié, explique-t-il. J'ai besoin d'être bien entouré. - Ce n'est pas une excuse pour que nous ne fassions plus rien ensemble. Pas une fois il ne lui a pas proposé de sortir. Il est soit au boulot, soit avec ces collègues. - J'ai le sentiment que ma présence te gêne, que tu préfèrerais être seul, poursuit-elle. Heureusement que j'ai appris à me débrouiller. Je fais les courses pour cuisiner des plats que tu ne manges pas. Je me suis liée d'amitié avec une vieille du quartier. Elle a l'âge de ma grand-mère. Je lui ai fait ses courses et je vais parfois lui préparer à manger. Elle au moins elle apprécie. - Fadhéla, c'est bien que tu aies des amies ici. De ton âge, ce serait mieux. - Mon seul et vrai ami, c'est toi. Je ne veux personne d'autre. - Fadhéla ! crie-t-il. J'ai eu une grosse journée. Je n'ai pas assez d'énergie pour me quereller avec toi car, dans le fond, c'est ce que tu veux. - Non ! Non ! affirme-t-elle. Je veux seulement discuter. Je n'en pouvais plus. Je n'ai pas le moral. En la voyant au bord des larmes, la colère tombe. Rédha se ressaisit. Il la prend par les mains et la force à s'asseoir. - Je comprends que tu te sentes seule, dit-il, que ta famille et tes amies te manquent. Si tu étais régularisée, tu partirais les voir. Il faut que tu sois patiente. - Je n'en ai plus. Je panique à l'idée que tu ne veuilles plus de moi. Finalement, ton ami me disait la vérité. Il m'a avertie, et moi, je l'avais mal pris. Moi, je ne veux pas te quitter. Même si ma famille me manque, tu passes en priorité. Dès le départ, je savais que je vivrai loin d'eux. Mais toi, depuis quelques jours, tu m'évites. J'en suis à croire que nous cohabitons seulement. Que nous ne sommes pas mari et femme. Rédha tente de s'expliquer. - Fadhéla, je dois me concentrer. Je t'aime toujours et je regrette que tu en doutes. J'ai besoin de ton soutien et de ta patience. Je te promets de trouver du temps pour que nous fassions des choses ensemble. Sois patiente, je t'en prie ! dit-il, tout en lui baisant les mains. Nous sommes d'accord ? Fadhéla hausse une épaule. - Je vais me coucher, décide-t-il. Une longue journée m'attend demain. Il l'embrasse sur le front et va dormir, la laissant triste. Même s'il affirme toujours l'aimer, elle n'est pas rassurée. Il ne l'a pas priée de venir dormir. Elle reste dans le salon et passe la majeure partie de la nuit à zapper d'une chaîne à une autre. Elle ne parvient pas à trouver le sommeil tout de suite. Ce n'est qu'au petit matin qu'elle s'endort si profondément qu'elle n'entend pas Rédha se lever. Il se prépare à aller au bureau rapidement et aussi silencieusement que possible pour ne pas la réveiller. Ce sont les sonneries insistantes du portable qui la tirent des bras de Morphée. Nedjma est surprise de la réveiller, à une heure aussi tardive de la matinée...
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