Après plusieurs reports, le procès en appel d'Ali Haddad s'est ouvert hier à la cour d'Alger. Ce qui a marqué cette première journée est l'absence physique d'Ali Haddad, le principal accusé dans ce dossier. Il a comparu à distance à partir de la prison de Tazoult (Batna). L'un des co-accusés de l'ancien patron du Forum des chefs d'entreprise (FCE), à savoir l'ancien premier ministre Ahmed Ouyahia, a comparu, lui aussi, à distance à partir de la prison d'Abadla (Béchar) où il a été transféré depuis plusieurs mois. Ce n'est pas le cas de l'autre ancien premier ministre Abdelmalek Sellal et d'autres ex-ministres qui étaient présents, étant incarcérés dans des pénitenciers de l'Algérois. Lors du procès qui s'est déroulé au tribunal d'Abane-Ramdane, l'ancien président du FCE a été condamné à une peine de 18 ans de prison ferme, assortie de la confiscation de tous ses biens, ainsi que ceux de ses frères. Ali Haddad est poursuivi pour obtention de plusieurs privilèges immobiliers et bancaires et la conclusion de marchés publics en violation de la législation en vigueur. En plus des quatre frères d'Ali Haddad, plusieurs ministres et cadres, dont les anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ont été également condamnés dans cette affaire par le tribunal de première instance à des peines de 12 ans de prison assorties d'une amende d'un million de dinars pour "dilapidation de deniers publics, octroi d'indus avantages et abus de fonction". Absent lors de tous les procès dans lesquels il est poursuivi, l'ancien ministre de l'Industrie Abdeslam Bouchouareb avait écopé, lui, d'une peine de 20 ans de prison. Le tribunal a également émis un mandat d'arrêt international à son encontre. Comme lors du procès en première instance, Ali Haddad, qui dirigeait un groupe tentaculaire qui s'étendait des médias, aux travaux publics jusqu'à la concession automobile, a nié les faits qui lui sont reprochés. Il affirme que tous les marchés obtenus répondaient aux exigences légales. Les anciens Premiers ministres et ministres ont également mis en avant leur bonne foi. En raison de la complexité des dossiers traités, truffés de chiffres et de milliers de contrats et marchés publics accordés au groupe Haddad, le procès en appel devrait durer plusieurs jours.