Le tribunal de Larbâa Nath Irathen, dans la wilaya de Tizi Ouzou, a rendu, hier, son verdict dans l'affaire d'Aghilès Bouraba, dit Smaïl, un activiste du Hirak poursuivi pour "incitation directe à attroupement non armé" et "outrage à corps constitués". Jugé le 4 octobre dernier, le jeune Aghilès Bouraba a été condamné à six mois de prison avec sursis et 50 000 DA d'amende. Lors de son procès, le procureur de la République près le tribunal de Larbâa Nath Irathen avait requis six mois de prison ferme et 100 000 DA d'amende à l'encontre de ce jeune qui a été, à l'instar de nombreux autres activistes de la révolution populaire, poursuivi sur la base de ses publications sur les réseaux sociaux. Convaincu de son innocence, ses avocats comptent faire appel à cette condamnation qu'ils jugent trop "sévère" pour un dossier qu'ils estiment "vide". Pour rappel, lors de leurs plaidoiries, les avocats de la défense ont plaidé la relaxe. "Nous avons plaidé la relaxe et nous avons un grand espoir de le voir relaxé car le dossier est vide", a déclaré, à sa sortie du tribunal, Me Lounas, un des nombreux avocats de la défense. "Le dossier d'Aghilès Bouraba est un dossier fabriqué de toutes pièces", a affirmé, à la même occasion, l'avocat Me Kader Houali, ajoutant nourrir un grand espoir de voir le juge prononcer un acquittement dans cette affaire. À noter qu'une vingtaine d'avocats du Collectif de défense des détenus de la révolution populaire se sont constitués dans cette affaire.Durant le procès, des centaines de personnes se sont également rassemblées devant le tribunal de Larbâa Nath Irathen pour exprimer leur solidarité avec cette énième victime de l'arbitraire et de l'acharnement judiciaire qui cible les militants du Hirak à Tizi Ouzou depuis, notamment, le début du confinement, en mars dernier.